Si vous habitez en milieu urbain, vous avez peut-être déjà entendu parler des ZFE, ces zones à faibles émissions où la circulation est règlementée afin de réduire la pollution, en interdisant notamment les véhicules les plus polluants de circuler au sein de cette zone. Pour classer ces véhicules, le gouvernement a mis en place les fameuses vignettes Crit'Air, dont la classification est décriée depuis son instauration.

Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'elle prend en compte la date d'immatriculation du véhicule en question et son énergie. Ainsi, par exemple, les diesels âgés de plus de 20 ans sont interdits de circuler dans les ZFE, tandis qu'un modèle récent, même plus polluant, aura le droit. Pour vous donner un exemple plus précis, une Bugatti Chiron qui rejette 516 g/km de CO2 en moyenne est autorisée à rouler en plein Paris, tandis qu'une Peugeot 206 HDI de 90 chevaux, deux fois moins lourde, quinze fois moins puissante et cinq fois moins polluante, n'est pas autorisée.

Mais visiblement, au bout de quelques années, le législateur semble avoir décelé l'incohérence, et un arrêté au projet de loi est en consultation par le gouvernement sur les ZFE. Ainsi, au-delà de la vignette Crit'Air, les ZFE pourraient aussi tenir compte des rejets de CO2 des véhicules. Le gouvernement souhaiterait ainsi associer à la classification Crit'Air une variable CO2 supplémentaire.

Si cet arrêté venait à passer, les véhicules thermiques modernes pourraient commencer à compter leurs jours, d'autant plus que les ZFE sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus étendues. Le projet prévoit deux seuils de déclenchement, un avec le cycle NEDC pour les modèles plus anciens, et un avec le WLTP pour les plus modernes. Pour les voitures homologuées sous le cycle NEDC, il y aurait un seuil à moins de 95 g/km et un autre à 50 g/km. Pour le cycle WLTP, le premier seuil serait à 120 g/km, le second à 50 g/km.

Si cet arrêté venait à passer, reste à savoir quand il sera effectif. Si l'arrêté devait entrer en action immédiatement, la majeure partie des voitures neuves seraient bannies des ZFE, et même certains modèles hybrides rechargeables. Seuls les modèles électriques et quelques véhicules hybrides rechargeables pourraient encore pénétrer au sein de ces fameuses ZFE.