En 2012, à l'occasion du Salon de Détroit, Lexus a dévoilé le concept-car LF-LC. À l'image de pratiquement toutes les études de style de ce genre, la voiture est spectaculaire et annonce l'arrivée d'un futur modèle nettement moins spectaculaire. Néanmoins, depuis quelques années, Lexus s'est fait une spécialité : dévoiler des modèles de série proches des concept-cars. La nouvelle Lexus LC en est peut-être la quintessence avec des lignes très proches du concept dévoilé cinq ans plus tôt aux États-Unis.

Lexus, c'est aussi une marque paradoxale mais dans le bon sens du terme. Constructeur étroitement lié à Toyota, leader sur le marché de l'hybridation, Lexus profite d'une gamme de véhicules hybrides pléthorique avec, en tête de liste, une petite famille de SUV qui constitue l'essentiel des ventes de la marque, notamment en Europe. Mais à côté de ces motorisations dites plus respectueuses de l'environnement, il existe une gamme dédiée à la performance. Point de motorisation hybride de ce côté, puisque c'est un V8 5,0 litres atmosphérique de 477 chevaux qui coiffe la gamme. Un moteur hors du temps, totalement à l'encontre des nouvelles nomenclatures, et ça tombe bien puisque c'est celui-ci que nous essayons aujourd'hui.

Lexus LC 500 2018

Et la lumière fût ?

"Toutes les voitures se ressemblent". Voici un adage que l'on a tendance à entendre de plus en plus dans les allées des salons automobiles, sauf quand on passe devant le stand de chez Lexus. Le style, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais force est de constater qu'il laisse parfois rêveur, notamment concernant la LC. En soi, les lignes et les courbes de la Lexus LC ne sont pas inédites. On retrouve à peu près les mêmes proportions sur une Aston Martin DB11 avec des hanches très galbées, un arrière-train plutôt large, et un long capot avant.

Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018

Chez Lexus, ce sont plutôt les éléments qui composent justement avec la carrosserie qui rendent la LC spectaculaire. Notez ces optiques avant et arrière par exemple, vous ne verrez ça nulle part ailleurs, tout comme cette immense calandre avec un travail absolument remarquable au niveau du relief. Globalement, toutes les personnes interrogées sur le style de la LC s'accordent à dire qu'elle est spectaculaire. Allez, si nous devions juste trouver un défaut, ce serait peut-être l'intégration de la trappe à carburant en plein milieu d'une ligne de caractère sur l'aile arrière gauche.

Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018

Standing de rigueur

De telles lignes extérieures ne peuvent qu'aller de paire avec un habitacle de qualité. Effectivement, quand nous pénétrons au sein de la Lexus LC, nous ne sommes pas déçus, loin de là, avec un habitacle recouvert de cuir. Les plastiques sont rares, les assemblages sont corrects, malgré quelques petits ajustements à revoir entre les contre-portes et la planche de bord. En dehors de cela, l'ensemble ne souffre d'aucun défaut en particulier. Nous sommes bel et bien à l'intérieur d'une GT haut de gamme.

Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018

L'ergonomie nous a en revanche un peu déconcerté par moment, mais nous sommes habitués à ça chez Lexus. Précisons tout de même qu'un effort à été fait à ce sujet, même si l'incorporation de certaines commandes nous laisse toujours dubitatifs, comme par exemple le sélecteur des modes de conduite et la commande de désactivation de l'ESP situés sur deux commodos aux extrémités de la caquette au-dessus de l'instrumentation.

Lexus a également revu son système d'info-divertissement, celui-ci n'est malheureusement toujours pas tactile. Il se commande via un pad, comme chez Audi, mais en beaucoup moins bien fait. Les menus souffrent toujours d'une ergonomie discutable et le système de navigation ne vous fera sûrement pas quitter vos applications de navigation favorites sur smartphone. Pour une voiture affichée à plus de 100'000 euros, on s'attendait à un peu mieux.

Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018

En termes d'habilité, la Lexus LC 500 ne peut évidemment pas conjuguer un style à la fois racé et dynamique avec une abondance d'espace à bord. Le coffre, d'une contenance de 172 litres, permet d'y loger deux petites valises pour un week-end, tandis que les deux places arrière sont anecdotiques et à oublier pour les personnes de plus de 1,70 mètre. L'assise creusée permet de gagner un peu d'espace, mais la garde au toit est trop faible pour y loger convenablement un passager adulte. On ne peut pas tout avoir, c'est pourquoi nous ne lui en tenons pas vraiment rigueur.

Le point technique

Avant de débuter l'essai routier, touchons un mot de la mécanique. Si la Lexus LC est aussi disponible avec un V6 accouplé à un moteur électrique, nous avons préféré choisir le moteur le plus noble, c'est-à-dire le V8 5,0 litres atmosphérique qui coiffe la gamme. Disons qu'avec les normes environnementales actuelles, nous avons préféré profiter de ce moteur pendant qu'il en est encore temps. Il s'agit ni plus ni moins du même moteur qui sévit au sein des Lexus RC F et GS F, celui-ci propose 477 chevaux (à 7100 tr/min) et 540 Nm (à 4800 tr/min). Le V8 dispose d'un système à admission et échappement variables. Les ingénieurs ont également installé une boîte à sons au niveau de l'admission. Ainsi, la transmission des fréquences à la cloison moteur permet de véhiculer une sonorité travaillée, très proche de certains V8 latins et bien loin des borborygmes des V8 américains.

Lexus LC 500 2018

La mécanique est accouplée à une boîte de vitesses automatique à dix rapports qui distribue la puissance aux seules roues arrière. Oui, vous avez bien lu, dix rapports. Cette transmission automatique permet de resserrer les rapports intermédiaires et de disposer d'un ou deux rapports de plus sur une plage allant d'environ 80 à 200 km/h. Elle se place au régime idéal, mais sait aussi s'adapter en fonction du type de conduite engagé. Elle adapte sa programmation en temps réel, ce qui nous donne des chiffres de consommations assez bluffants à allure constante et une belle réactivité à allure soutenue, surtout si vous avez la bonne idée de passer en mode manuelle avec les palettes au volant.

La Lexus LC repose sur la nouvelle plateforme baptisée GA-L, une plateforme qui laisse présager un bel avenir pour Lexus puisqu'elle devrait accueillir d'autres modèles avec la même architecture, c'est-à-dire avec un moteur à l'avant et une transmission aux roues arrière. La structure de la voiture a été conçue pour une rigidité maximale et un poids contenu, même si la LC dépasse les deux tonnes avec les pleins et les occupants. Six matériaux différents ont été utilisés au total, certains éléments de la carrosserie sont en plastique renforcés par du carbone, du carbone que l'on retrouve également au niveau du toit (de série avec la finition Sport+). Cela nous permet d'avoir une structure rigide qui ne désunit pas la voiture en conduite dynamique. Le moteur, placé en position centrale avant, aurait pu complètement anéantir tout aspect dynamique au vu de son poids. Heureusement, avec ses trains avant et arrière multibras, la Lexus LC est remarquablement bien suspendue.

Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018

Verdict sur la route

Pas d'usine à gaz sous le capot donc, notre modèle est équipé d'un moteur V8 qui chante et respire comme une vraie GT "à l'ancienne". On retrouve ici un moteur souple et quasiment plein à tous les régimes malgré l'absence de suralimentation. La sonorité est bien présente, même à bas régimes, mais les échappements libèrent toute leur symphonie haut dans les tours, au-delà de 4000 tr/min, dans un vacarme aussi assourdissant que jouissif. La sonorité n'est pas digne des meilleurs V8 italiens, mais force est de constater qu'elle est tout de même plus naturelle que celle d'une Mercedes-AMG GT à titre d'exemple. Le moteur nous gratifie de sa musicalité jusqu'au rupteur situé à environ 7300 tr/min. Nous aurions préféré aller encore un peu plus haut, d'autant plus que le moteur en est certainement capable.

Le bloc est combiné à une boîte automatique à deux visages. À la fois douce et réactive en mode Normal, elle devient plus violente mais aussi paradoxalement plus lente quand on commence à avoir le pied un peu plus lourd. Pour vraiment profiter de cette boîte, il faut indubitablement passer en mode manuelle et s'amuser avec les palettes. Dès lors, elle devient bien plus réactive et obéit à chacune de vos sollicitations. Le temps de latence entre la pression sur la palette et le passage du rapport est quasi inexistant.

Lexus LC 500 2018
Lexus LC 500 2018

Serait-ce donc un sans fautes pour cette Lexus LC 500 ? Probablement, puisque par rapport à une Aston Martin DB11, la japonaise est un peu mieux suspendue, surtout au niveau du train arrière. Avec un tarage des suspensions typé confort, nous avons été surpris par son dynamisme. Là où beaucoup de voitures privilégiant le confort s'écrasent du train avant en raison de suspensions trop souples et d'un moteur très lourd, notre auto se comporte plutôt bien grâce à un centre de gravité très bas qui permet littéralement d'assoir l'auto sur la route.

Grâce à ses roues directrices, la Lexus LC 500 bénéficie d'une agilité hors pair en virage et devient pratiquement aussi agile qu'une Aston Martin DB11 V8 pourtant moins lourde d'environ 300 kilos.

Malgré ses deux tonnes sur la balance, on aurait aussi pu s'attendre à une voiture pataude, notamment en virage. Que nenni une fois de plus. Grâce à ses roues directrices, la Lexus LC 500 bénéficie d'une agilité hors pair en virage et devient pratiquement aussi agile qu'une Aston Martin DB11 V8 pourtant moins lourde d'environ 300 kilos. Allez, parce qu'une voiture n'est jamais parfaite, nous avons noté une pédale de frein un peu trop spongieuse en début de course et une direction (à assistance variable) trop filtrée. Mais nous sommes dans une GT, pas dans une supercar, donc finalement est-ce véritablement un défaut ?

Conclusion, prix et consommations

Pour une demi entrée en la matière (disons que la RC F était déjà une belle mise en bouche), Lexus frappe fort avec la LC 500. Elle vient directement concurrencer l'Aston Martin DB11 et fait même parfois mieux dans certaines situations. Si certains la placent face à une Porsche 911, ils ont tort. Avec, en moyenne, 400 à 500 kilos d'écart et une architecture complètement différente, la Lexus n'a pas grand-chose à voir avec la reine des GT allemandes. Au niveau du prix, il faudra compter 109'000 euros pour s'offrir l'entrée de gamme et 119'000 euros pour notre version Sport+ avec jantes de 21 pouces, aileron arrière rétractable, toit en carbone, différentiel arrière à glissement limité, roues arrière directrices, etc. Comme à l'accoutumée chez les japonais en général, les options sont inexistantes puisqu'elles sont directement comprises au sein d'un pack. Notre version d'essai ne comprend donc aucune option et s'affiche au prix net de la version Sport+ avec, en France, le malus maximal de 10'500 euros et le super-malus pour les voitures de plus de 36 chevaux fiscaux puisque la LC 500 en développe 38. C'est donc encore 1500 euros qui s'ajoutent à la facture finale.

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En matière de consommations, c'est là aussi une belle surprise pour un V8 atmosphérique puisque nous sommes parvenus à descendre sous la barre des 10 l/100 kilomètres sur autoroute (merci à la boîte à dix vitesses et à la bonne démultiplication des rapports). C'est 1,5 litre de plus qu'un moteur trois cylindres 1,2 litre PureTech de 130 chevaux de chez PSA pour vous donner un ordre d'idée (sur le même type de trajet). Downsizing me dites-vous ? Nous sommes légèrement provocateurs, c'est vrai, puisqu'en abordant la conduite dynamique il faut plutôt tabler sur environ 15 l/100 kilomètres, ce qui reste néanmoins plutôt correct compte tenu du moteur et du poids de l'auto.

Photos : Yann Lethuillier

 
Points positifs Points négatifs
Design spectaculaire et audacieux Ergonomie du système multimédia
Moteur V8 "à l'ancienne" Habitabilité
Agilité Poids un peu élevé

Galerie: Essai Lexus LC 500 (2018)

Lexus LC 500

Motorisation Essence, 8 cylindres en V, 4969 cm³, atmosphérique
Puissance 477 chevaux / 540 Nm
Transmission Boîte automatique à dix rapports
Type de transmission Propulsion
0-100 km/h 4,7 secondes
Vitesse de pointe 270 km/h
Poids 1960 kg
Volume de coffre 172 litres
Places 4
Economie de carburant Urbain : 17,6 l/100 km / Extra-urbain : 8,2 l/100 km / Mixte : 11,6 l/100 km
En vente 2017
Prix de base 109'000 €
Prix de la version testée 119'000 €

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