La découverte des marques Opel et Vauxhall par son nouveau propriétaire PSA se poursuit. À l'occasion du salon de Francfort, Carlos Tavares, président du groupe français, a donné ses premières impressions sur les installations des marques Opel et Vauxhall.
Les deux marques, anciennement propriétés de General Motors, ont été rachetées par le Groupe PSA cet été, après l'annonce du rachat au printemps dernier. Après avoir visité les usines de Saragosse en Espagne et Russelsheim en Allemagne, Carlos Tavares a constaté d'importantes différences entre les usines de PSA et celles d'Opel. "Les écarts sont assez importants", explique-t-il d'après Automotive News Europe.
"De ce que j'ai vu jusqu'à présent, c'est que PSA est plus productif et efficace que les installations d'Opel." Il estime néanmoins qu'Opel pourrait apporter des choses au groupe français : "Je m'attends à trouver des situations ou Opel sera mieux que PSA, afin que le personnel de PSA puisse en apprendre."
Les marques Opel sont pour le moment en grande difficulté, puisque depuis 18 ans, Opel/Vauxhall a été incapable de faire des bénéfices. Pire, selon plusieurs sources, le groupe perdrait 250 millions d'euros tous les mois. L'objectif de Carlos Tavares est de remettre Opel dans le vert avant 2025. Un vaste programme, qui pourrait s'inspirer du plan de redressement de Peugeot, mis en place depuis 2013.
Le rachat d'Opel est important pour PSA. Outre l'ouverture aux marchés de l'Est via Opel, du Royaume-Uni avec Vauxhall, il permettrait de mettre en place des synergies importantes, afin de limiter les coûts de production. PSA et Opel collaborent déjà depuis quelques années, avec la production en commun de modèles, à l'image de l'Opel Grandland X, utilisant une base de Peugeot 3008. D'autres modèles devraient entrer en production, notamment l'Opel Corsa, dont la commercialisation devrait intervenir d'ici 2019.
"Avec Opel, notre capacité de développement a augmenté de 50 %."
Carlos Tavares, PDG de PSA.
Pour le moment Opel possède six usines en Europe. Outre Saragosse (Espagne) et Russelsheim (Allemagne), Ellesemere Port et Luton en Angleterre, Einsenach en Allemagne et Gliwice en Pologne. À ces usines s'ajoutent des usines de moteurs en Allemagne, Autriche et Hongrie.
Carlos Tavares ne s'est pour l'instant pas étendu sur le plan de redressement du groupe Opel et d'éventuelles restructurations. Notamment sur les bureaux d'études, selon les syndicats. Près de 3000 ingénieurs sont embauchés par Opel, mais qui travaillaient principalement pour des projets GM. Selon Tavares, ce n'est pas un problème : "Avec Opel, notre capacité de développement a augmenté de 50 %. Nous avons maintenant l'opportunité d'utiliser cette capacité de développement." Il a également insisté sur la "bonne santé" et le "dynamisme" des sites de la firme allemande.
Le plan du patron de PSA est simple : celui de la recherche d'efficacité dans les usines, pas forcément d'une augmentation radicale des ventes. "Nous ne parierons pas l'avenir de l'entreprise sur une augmentation des volumes de production. Cependant, nous allons démontrer que nous pouvons avoir un point de rentabilité inférieur à celui que nous avons aujourd'hui." Plus d'efficacité, selon lui, serait la porte ouverte à des bénéfices plus importants, même si les chiffres de production sont moins élevés.
"Je peux ressentir certaines similitudes entre la situation de PSA d'il y a quatre ans et la situation d'Opel aujourd'hui", a-t-il déclaré. "La conclusion est très simple. Si nous sommes très efficaces, nous serons rentables. Si nous sommes rentables, nous serons durables. Si nous sommes durables, personnes n'aura rien à craindre pour son emploi."
Source : Automotive News