Une délégation française s'est rendue à Tokyo la semaine dernière et le dossier entourant le sort de Carlos Ghosn, actuellement détenu au Japon, a été abordé. En effet, l'homme d'affaires est accusé de malversation et également soupçonné d'abus de bien sociaux, ce qui l'a conduit à être arrêté et entendu par la justice nippone. Entre temps, il a été congédié de sa place de PDG de Nissan et de Mitsubishi, mais pas de Renault.
Le plus grand actionnaire de Renault, qui est l'État français, souhaiterait que le gouvernement japonais appuie lui aussi une fusion entre Renault et Nissan, qui est actuellement l'hypothèse privilégiée de l'État français. Ce dernier détient 15,01 % de Renault, soit à peine plus que Nissan, qui en possède 15 %. Depuis le sauvetage de Nissan à la fin des années 90, Renault en détient 43 %. Le constructeur japonais, quant à lui, détient 34 % de Mitsubishi.
Parmi les envoyés à Tokyo la semaine dernière, on retrouve le directeur général de l'agence des participations de l'Etat (APE), Martin Vial, ainsi que le directeur de cabinet du ministre de l'Economie et des Finances, Emmanuel Moulin. Les deux hommes ont exprimé au Japon leur souhait de voir Renault et Nissan fusionner, selon l'agence de presse du pays, Kyodo, qui assure également qu'une fusion est le scénario préféré d'Emmanuel Macron.
Nissan serait opposé à cette fusion, voulant garder le contrôle sur sa marque, mais l'État français verrait d'un mauvais œil la poursuite des activités de chacune des marques, alors qu'elles ont été fragilisées, en bourse notamment, par l'affaire Ghosn. Ce dernier a d'ailleurs été officiellement lâché par l'État français, qui a demandé il y a quelques jours la nomination d'un nouveau PDG pour Renault. Selon le souhait du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, ce seront certainement les dirigeants des entreprises qui auront le dernier mot, et non les gouvernements des deux pays.