Comme chaque année, le 1er février a marqué l'augmentation annuelle des tarifs autoroutiers, effectuée conformément au règlement des concessions autoroutières entre l'État et les sociétés que sont Vinci, APRR et Sanef. Dans un contexte marqué par la grogne des Gilets Jaunes, le gouvernement a toutefois fait plier les sociétés en question et leur a imposé d'établir une réduction de 30 % des tarifs des autoroutes pour les automobilistes empruntant régulièrement leur réseau.

Ainsi, il a été convenu que les usagers effectuant le même aller-retour au moins dix fois par mois obtiendraient 30 % de remise sur le trajet en question, à l'image de ce que pratiquent parfois les sociétés lorsqu'elles proposent des abonnements. Le ministère des Transports avait alors assuré que "près d'un million d'automobilistes [...] devraient pouvoir bénéficier de la mesure".

Malheureusement, Le Parisien révèle aujourd'hui que ce rabais ne s'appliquera pas sur tous les tronçons. Pire, il se pourrait que de nombreuses portions ne soient pas éligibles à un tel rabais, à partir du moment où elles comportent "des ouvrages spécifiques et disposant donc de leurs propres tarifications", explique l'Association des sociétés françaises d'autoroute (Asfa). "En général, cela désigne des infrastructures comme des ponts, des viaducs ou encore des tunnels qui se distinguent par leur longueur ou la complexité de leur architecture".

Ainsi, des ouvrages tels que le tunnel du Mont-Blanc ou le pont de Tancarville empêchent l'intégralité des tronçons menant à eux ou les traversant de bénéficier de réductions de la part des sociétés. Le ministère des Transports essaie de récupérer la situation comme il le peut, arguant que "pour les ouvrages particuliers, qui font l'objet de tarifs spécifiques, il existe déjà des offres avantageuses pour les usagers réguliers".

Enfin, sur les 20 sociétés exploitant les autoroutes françaises, toutes appartenant au trois groupes cités ci-dessus, seulement huit se sont déclarées favorables à la pratique de ces remises. Là encore, l'excuse est trouvée : les 12 sociétés restantes n'exploitent que 8 % du réseau total et "ne concernent qu'un petit territoire, au regard de l'ensemble du réseau". Difficile de penser, donc, qu'un compromis pourra être trouvé pour aider les personnes empruntant les tronçons concernés par toutes ces exceptions.