Le marché de l'automobile au Royaume-Uni ressent déjà l'impact d'un Brexit qui n'est pourtant pas acté, et dont la possible application a été repoussée à fin janvier. Mais l'incertitude face à cette sortie de l'Union Européenne se ressent déjà sur le marché de l'automobile outre-Manche. Et les prochains mois vont être longs pour les concessionnaires, qui ont enregistré une baisse de 6,7 % des ventes le mois dernier par rapport à octobre 2018, avec 143'251 véhicules écoulés.
Selon l'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT), c'est le spectre du Brexit qui est la première raison de cette baisse, pesant directement sur le moral des particuliers, comme des entreprises, au moment de décider un remplacement de véhicule. La sortie de l'UE était initialement prévue pour le 31 octobre mais elle a finalement été reportée malgré un accord entre l'Europe et le Royaume-Uni, plongeant un peu plus le pays dans l'incertitude.
Des licenciements ont déjà eu lieu à cause du Brexit, des usines prévoient de se mettre à l'arrêt lorsque la décision sera actée, et l'impact économique semble donc se dessiner dans plusieurs secteurs, et notamment l'automobile, avec une chute des ventes qui a débuté et risque de s'inscrire dans la durée, jusqu'au prochain vote en janvier. Outre ces craintes, l'industrie automobile compose également avec une croissance mondiale réduite et la mue du marché vers l'automobile électrifiée, qu'il s'agisse d'hybrides ou de véhicules électriques.
En effet, ces deux derniers secteurs enregistrent des hausses respectives de 28,9 % et de 151,8 %. Mais leurs ventes ne représentant que 13,4 % du marché global, elles ne compensent pas la chute des ventes des véhicules à moteur thermique, et en particulier les diesel (-28,3 %). La conséquence est donc un huitième mois de chute depuis le début de l'année, et l'absence de confiance risque de ne pas être corrigée avant la prochaine décision au sujet du Brexit, même si des élections législatives auront lieu le mois prochain.