La fusion tant attendue entre PSA et FCA pour créer Stellantis, le quatrième groupe automobile mondial, devait avoir lieu d'ici la fin du mois de janvier, mais elle a eu lieu ce 4 janvier.

Cet après-midi, en effet, ont eu lieu les assemblées générales extraordinaires des actionnaires des deux sociétés, durant lesquelles l'approbation finale de cette union capitale a été votée.

Un chemin tortueux

Le chemin vers la fusion ne date pas d'hier. Il a commencé il y a plusieurs années et découle en quelque sorte de la vision de feu Sergio Marchionne, PDG et promoteur de la naissance de FCA, qui ne se doutait pas que dans un avenir proche l'industrie automobile serait regroupée en 3 ou 4 géants mondiaux, répétant même alors que les alliances étaient absolument nécessaires et que "tout le monde parle à tout le monde".

FCA a certainement discuté, sinon avec tout le monde, du moins avec beaucoup, en cherchant des partenaires possibles de manière générale et en commençant par des titans chinois comme Geely et le groupe coréen Hyundai-Kia. Mais la première hypothèse concrète de fusion est apparue en 2019 avec Renault, société mère de l'Alliance qui implique également Nissan et Mitsubishi et qui aurait conduit à la création du troisième plus grand groupe en volume après Toyota et Volkswagen.

Ces négociations ont échoué en juin de la même année en raison de l'impossibilité de s'entendre sur les conditions requises par le gouvernement français, qui détient 15% de Renault et avait demandé, entre autres, certaines garanties sur l'emploi.

Peu de temps après, le dialogue avec PSA, initié par Marchionne lui-même avant sa mort en juillet 2018, a été rouvert après avoir été mis en veilleuse en raison de difficultés liées à celles-là même qui ont fait déborder le vase chez Renault.

Cette fois, le plus grand obstacle ne venait pas de France mais directement de l'Union européenne, ce qui a suscité des inquiétudes quant à une éventuelle position de monopole que le groupe aurait pu avoir sur certains marchés non pas pour les voitures mais pour les véhicules utilitaires légers. Problème résolu le 21 décembre dernier, lorsque l'Union a donné son feu vert même avec les conditions précises, permettant aux deux partenaires d'accélérer le délai sur le dernier acte de la procédure de fusion.

Entre-temps, FCA a dû résoudre le problème épineux de sa propre réorganisation, exacerbé par l'urgence Covid au cours de laquelle la filiale italienne de la société a obtenu un méga prêt avec garantie du gouvernement italien avec l'engagement de les utiliser pour soutenir la chaîne d'approvisionnement nationale. Ce qui sera suivi par la controverse sur l'annonce de l'utilisation future des plateformes PSA pour la réalisation de certains modèles stratégiques, comme l'héritier de la Punto.

Les étapes importantes

A l'exclusion de cela, les moments clés de l'alliance peuvent être résumés en cinq dates : le 17 décembre 2019, date de la définition du premier accord puis modifié le 15 septembre suivant pour redéfinir la structure financière suite aux effets de la pandémie de Coronavirus (avec entre autres la réduction des dividendes à distribuer aux actionnaires de FCA de 5,5 à 2,9 milliards d'euros). 

Entre ces 2 événements, nous avons assisté à l'annonce officielle du nom Stellantis le 15 juillet (avec présentation du logo le 9 novembre), à la nomination du conseil d'administration qui a été annoncée le 29 septembre en attendant la déclaration de la Commission européenne antitrust qui est arrivée il y a quinze jours. Et désormais, le 4 janvier 2021, avec la validation des actionnaires des deux parties. Stellantis, c'est fait !  

Qui contrôle Stellantis

Sur le papier, Stellantis, qui aura son siège social aux Pays-Bas et une valeur de 9 millions de véhicules par an et 200 milliards de chiffre d'affaires, est une fusion 50-50 entre FCA et PSA : le rôle de PDG sera tenu par le numéro un actuel du groupe français, Carlos Tavares, tandis que le conseil d'administration sera composé de 5 personnalités de chaque groupe fondateur, la présidence étant confiée à John Elkann et Mike Manley, héritier de Sergio Marchionne, responsable du marché américain.

Au niveau de l'actionnariat, 14,4% seront détenus par Exor, une société appartenant à la famille Agnelli, suivie par ordre d'importance par la famille Peugeot, l'Etat français et le chinois Dongfeng, déjà partenaire de PSA.