L'année 2020 fut un cauchemar pour de nombreux constructeurs, hormis quelques rares exceptions qui, dans un contexte économique compliqué, se sont félicitées d'avoir "sauver les meubles". Ce n'est pas franchement le cas du groupe Renault qui, après une année 2019 très compliquée, enregistre une année 2020 noire.
Déjà fragilisée après la chute de Carlos Ghosn et une perte de 141 millions d'euros en 2019, l'entreprise française a été achevée par la crise sanitaire. Ainsi, le groupe Renault a enregistré une perte historique de huit milliards d'euros en 2020. La baisse significative des ventes est évidemment la principale raison, avec une chute des livraisons de 21,3 % en 2020 par rapport à 2019 et 2,95 millions unités vendues. Renault a toutefois noté une légère relance au second semestre 2020 avec une chute de seulement 6,2 % par rapport à la même période l'an passé.
Le chiffre d’affaires du groupe est en repli de - 21,7 % à 43,5 milliards d’euros. Là encore, il y eu des signes de reprise encourageants avec un recul de "seulement" - 8,9 % au second semestre 2020 par rapport aux six derniers mois de l'année 2019. La marge opérationnelle de l'entreprise s'établit à - 337 millions d’euros (- 0,8 % du chiffre d’affaires), mais elle redevient positive à hauteur de 866 millions d’euros (3,5 % du chiffre d’affaires) au second semestre.
Malgré ces résultats peu reluisants, Luca de Meo, le nouveau patron du groupe Renault, préfère y voir des "signes de reprise encourageants". Le dirigeant italien a également souligné les changements stratégiques opérés lors de cette année 2020, notamment en privilégiant la rentabilité aux volumes. Le groupe a également présenté, au début de l'année, sa "Renaulution" et l'avenir de la marque à court, moyen et long terme.
"Après un premier semestre impacté par le Covid-19, le groupe a fortement redressé sa performance au second semestre. Ce résultat est le fruit des efforts de tous, de l’accélération réussie du plan de réduction des coûts fixes et d’une amélioration de notre politique de prix. La priorité est donnée à la profitabilité et à la génération de cash, comme annoncé lors de notre plan stratégique Renaulution.", a déclaré Luca de Meo, CEO du Groupe Renault.
"L’année 2021 sera difficile, avec des incertitudes liées aux crises sanitaires ainsi qu’à l’approvisionnement de composants électroniques. Nous traverserons ces défis collectivement, dans la dynamique de redressement qui est la nôtre depuis l’été dernier", conclut le dirigeant.