D’abord véhicule militaire en 1975. Puis véritable tout-terrain dès 1979 en passant à la production de série. Avant d’envahir les bords-de mer avec la version décapotable et les beaux quartiers avec des versions AMG surpuissantes. Le Mercedes Classe G semble avoir eu déjà plusieurs vies. Et pour cause : il est l’un des plus vieux véhicules toujours produits actuellement sur le marché. Et semble n’avoir quasiment pas changé depuis ses débuts. Si ce n’est qu’il revient. Et que la crise de la quarantaine est passée par là.

Coffre fort
Esthétiquement, un Classe G se reconnaît au premier coup d’oeil. Il a exactement la forme de la première voiture que l’on dessine enfant. Carrée. Avec des roues. Et ce n’est sans doute pas pour rien que le regard des enfant est aimanté par ce mastodonte de 4,87 mètres de long, aussi large (1,98 m) que haut (1,97 m). Mais c’est là aussi la force de ce Classe G, c’est de rester on ne peut plus fidèle aux origines. Bien qu’ayant pour la première fois de son histoire un nouveau châssis, on y reviendra dans la partie conduite, il est quasi identique au tout premier du nom. Certains traits sont même exagérés, comme les feux ronds, désormais à LED, ou encore les passages de roues, élargis.
En faisant le tour de l’auto, quelques détails qui n’ont pas changé sautent aux yeux. Comme ces charnières de portes toujours bien visibles à l’extérieur. Ou ce capot en trapèze, toujours aussi mal intégré, toujours comme posé sur le reste de la caisse. Sans oublier les clignotants de parte et d'autre de ce capot.
On adore ou on déteste ce Classe G, mais force est de constater qu'il ne passe pas inaperçu, et ce n'est pas qu'une question de gabarit. Il semble même attirer une certaine sympathie !

Passion sièges
On ne monte pas à bord du Classe G. On s’y jette pour les plus grands, on y grimpe, pour ne pas dire escalade, pour les plus petits. On se rends vite compte à ce moment là que le Classe G est invivable au quotidien. Ne serait-ce que pour installer votre enfant à l’arrière, dans un siège bébé, et lui attacher la ceinture. Il faut être en forme pour y arriver. Et puisqu’on est dans l’exemple des enfants, le Classe G est tellement haut que finalement son coffre fait une parfaite table à langer pour votre bébé… Testé et approuvé.


Mais le charme de l’ancien opère toujours, avec ces ouvertures de portes inchangées depuis 40 ans. Et puis surtout le bruit métallique qu’elles font quand on les ferme. Quand on les claque plutôt. Il faut qu’elles claquent pour être bien fermées. C'est du costaud.
À l'archaïsme de ces portières s'oppose le raffinement de l'intérieur. Même perché très haut, on est davantage dans une limousine de luxe que dans un tout-terrain carré. On retrouve l'immense dalle numérique qui intègre sous une même vitre horizontale l'instrumentation numérique pour le conducteur, et l'infodivertissement au centre.
Seules concessions au Classe G historique, les boutons de blocage de différentiel, pour les sorties en tout-terrain, et la fameuse poignée de maintien qui fait face au passager avant. Et preuve que ce Classe G est passé dans une nouvelle dimension, c'est qu'il offre sans doute les sièges les plus incroyables du marché. Il vous en coûtera la bagatelle de 3700 € pour ce que l'on appelle le "Pack sièges Multicontour Actif" qui vous permettra de choisir parmi l'un des 8 programmes de massage, dont le massage aux pierres chaudes. Si si ! Et en plus du dos, il y a même les coussins de l'assise qui se gonflent. Surprenant ! Sans oublier cette fonction sans doute moins gadget et très appréciable ans les virages, la "fonction dynamique", qui gonfle le siège du côté opposé au virage quand vous tournez, pour éviter de vous faire balloter dans tous les sens !

Le coeur de l’AMG GT
En 1979, le Mercedes Classe G développait entre 72 et 156 chevaux. Aujourd'hui, il en propose minimum... 422 chevaux ! Il reprend en effet le V8 4.0 litres que l'on retrouve à toutes les échelles que ce soit chez Mercedes ou chez AMG. C'est celui de l'AMG GT pour ne citer qu'elle. Pas de quoi faire de ce mastodonte de plus de 2,5 tonnes une voitures sportives. Mais vous comprendrez qu'avec un 0 à 100 km/h en 5,9 secondes, il n'est pas là non plus pour faire de la figuration. En revanche, poids conséquent oblige, la vitesse de pointe est limitée à 210 km/h.
Dans les faits, ce Classe G vous donne une sensation de toute puissance à son volant. Vous êtes très haut, très large, vous avez les épaules carrées... c'est pas désagréable. On a l'impression que rien ne va nous arriver. Si ce n'est qu'il faut vite avoir le compas dans l'oeil et ne pas oublier que les ailes sont élargies, que les jantes font 19 pouces, et que lors de manoeuvres, pas toujours simples, il faudra vous arrêter avant la caméra, car il y a la roue accrochée à la porte arrière. Pas du tout fait pour les centre-villes. Même si compte tenu de son gabarit, il s'y faufile quand même plutôt bien.

Et puis il ne rechigne pas à être un peu bousculé non plus. Le V8 grommelle à la moindre sollicitation, les échappement latéraux (sous la porte arrière) se font très bien entendre vitre ouverte. Mais la nouveauté vient surtout de son comportement routier. Les lois de la physique sont ce qu'elles sont, et évidemment du fait de ses 2,5 tonnes, le Classe G est lourd à freiner et force à l'anticipation, et ne peut s'empêcher de tanguer dans les virages. Mais il accepte sans problème la puissance du moteur, c'est une nouveauté, se montre bien suspendu malgré l'absence d'amortissement piloté, même en option. Le châssis est toujours à échelle, comme sur le Classe G précédent, mais revu de fond en comble, tandis que la double triangulation fait son apparition à l'avant, en lieu et place de l'essieu rigide. Le comportement est sain, et ce Classe G se mène du bout des doigts.
Pour terminer, le sujet qui fâche avec ce G 500 : la consommation. Le poids et le dessin d'armoire normande ne font pas de miracles : on flirte avec les 20 litres en permanence.

Conclusion
Une comparaison vient en tête quand on regarde ce Classe G. Celle avec Benjamin Button, ce personnage de roman puis de film qui naît vieux et rajeunit un peu plus chaque année. Ce gros 4x4 en est le parfait exemple et même s'il est à part sur le marché actuel, pour son positionnement haut de gamme évidemment, mais aussi pour son gabarit et ses moteurs qui ne sont plus franchement politiquement corrects, il ne s'est jamais senti aussi bien qu'aujourd'hui. Décalé ? Oui. Inutile ? Sans doute. Mais qu’est-ce qu’on l’aime !
Mais pour entrer dans la caste des conducteurs de Mercedes Classe G, il faudra quand même signer un chèque minimum de 110'700 €. Dans notre finition Executive, ça grimpe à 115'600 €. Mais copieusement doté d'options, notre modèle d'essai grimpe lui même à 143'700 € avec son amortissement adaptatif (1600 €), son système audio Surround Burmester (1600 €), son toit ouvrant panoramique en verre (1900 €), le Pack sièges Multicontour Actif (3700 €) ou encore son Pack intérieur Exclusif Plus qui recouvre l'ensemble de cuir Nappa (10'600 €). Ne roule pas en Classe G qui veut !
Points positifs | Points négatifs |
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Look inimitable | Consommation |
Comportement routier fortement amélioré | Gabarit |
Luxe intérieur | Prix |
Galerie: Essai Mercedes Classe G 500
Mercedes Classe G 500 Executive