Comme de nombreux acteurs de l'automobile aujourd'hui, Fiat Chrysler Automobiles (FCA) traverse une période compliquée en raison de la crise sanitaire qui sévit. De ce fait, comme Renault qui a récemment demandé une aide de l'État de cinq milliards d'euros, FCA vient d'officialiser une demande d'aide de 6,3 milliards d'euros à l'Italie. Si celle-ci est validée, il s'agirait alors de l'aide la plus importante accordée en Europe pour l'automobile.
Même si son siège social est à l'étranger, aux Pays-Bas en l'occurrence, FCA compte 55'000 emplois en Italie et leur préservation est en jeu. L'aide devrait ainsi bénéficier uniquement aux structures italiennes, c'est pourquoi le président du Conseil italien, Guiseppe Conte, a confirmé que l'entreprise italo-américaine était éligible à un prêt garanti par l'État. Néanmoins, certaines voix commencent à s'élever à ce sujet, à l'image du vice-président du parti au pouvoir, Andrea Orlando, qui déclare sur Twitter que les groupes réclamant une aides de l'État "doivent rapatrier leur siège en Italie."
Au sein de son communiqué adressé aux autorités boursières, FCA précise que ce prêt servira "exclusivement à financer les activités de FCA en Italie et à apporter davantage de soutien aux quelques 10'000 petites et moyennes entreprises du secteur automobile italien, suite à la réouverture des usines automobiles italiennes du groupe fin avril."
Dans le détail, l'aide demandé prendrait la forme d'un prêt bancaire d'une durée de trois ans. Pour le moment, les modalités seraient actuellement en cours de négociation avec la banque Intesa Sanpaolo, qui bénéficierait d'une garantie de l'Etat pour 80 % de son montant.
À court terme, ce prêt devrait être une bouffée d'oxygène pour FCA. Mais cela ferait encore une dette de plus pour le groupe italo-américain, qui espère toujours se marier avec PSA dès cette année. Pour passer la crise, près de dix milliards d'euros de financement bancaire ont d'ores et déjà été accordé à FCA.
Pour appuyer sa demande, FCA a pris soin de rappeler ses ambitions sur le territoire italien avec un plan d'investissement industriel local ambitieux. L'entreprise dispose de seize usines et de 26 centres de recherche et développement en Italie, auxquels s'ajoutent 55'000 emplois directs et 200'000 emplois indirects chez ses 5500 fournisseurs italiens. FCA génère 40 % des 50 milliards de chiffres d'affaires annuel du secteur italien des équipementiers automobiles.