En début de semaine, Volkswagen a officialisé l'arrivée d'un nouveau patron à la tête de la marque, à savoir Ralf Brandstätter. Ce dernier a ainsi pris la place d'Herbert Diess, le patron du groupe Volkswagen, qui se retrouve donc toujours à la tête du groupe, mais sans la direction d'une marque précise.
L'hebdomadaire allemand Der Spiegel qualifie Herbert Diess de "roi nu" et le voit ainsi désormais dans le rôle d'un simple "président de séance". Pourquoi un tel revirement de situation ? Selon la presse allemande, Herbert Diess a accusé, la semaine dernière, lors d'une visioconférence avec plus de 3000 cadres du groupe, les membres de l'instance de contrôle du groupe de fuites jugées illégales dans les médias.
Un renvoi évoqué et des excuses
Le conseil d'administration du groupe, mécontent d'être mis en cause, aurait alors envisagé le possible renvoi d'Herbert Diess. Le patron du groupe était déjà d'ailleurs sous le feu des critiques depuis quelques semaines suite à de nombreux problèmes en interne, dont ou encore les problèmes de logiciel rencontrés par les nouvelles Audi A3, Volkswagen Golf et Škoda Octavia.
Finalement, lors d'une réunion qui s'est déroulée en début de semaine, Herbert Diess a "présenté ses excuses" a indiqué le groupe mardi dans un bref communiqué. "Les membres du conseil de surveillance les ont acceptées et soutiendront Herbert Diess dans son travail".
Comme énoncé plus haut, malgré ses excuses, Herbert Diess va être affaibli dès le 1er juillet prochain puisqu'il ne sera plus à la tête de la marque Volkswagen. D'une manière générale, le patron du groupe, aux manettes de l'entreprise depuis 2018 et dont le contrat court jusqu'en 2023, est souvent critiqué en interne. Plusieurs représentants syndicaux ont publié une lettre ouverte en se disant "inquiets" après des "erreurs" qui "nous coûtent beaucoup d'argent et rabaissent encore notre image".
Une série d'erreurs à tous les niveaux
Les erreurs en question, ce sont les problèmes de logiciel rencontrés par les nouveautés du groupe, en pleine crise sanitaire pour ne rien arranger, mais pas seulement. En effet, le géant allemand peine à se relever du scandale des moteurs diesel truqués, qui pèse encore sur les comptes du groupe mais aussi sur son image de marque. Les principaux syndicats évoquent d'ailleurs des "pannes de communication" à ce sujet depuis quelques mois.
Pour ne rien arranger, une vidéo diffusée par Volkswagen sur Instagram aurait révélé un caractère raciste. Sur l'une des scènes, nous y voyons une main blanche qui saisit un homme noir portant un costume et le renvoi d'une pichenette vers un établissement dénommé "le petit colon" pour l'éloigner d'une Golf garée devant l'entrée. Suite à ça, le groupe a dû présenter ses excuses.
Herbert Diess peut encore aujourd'hui compter sur le soutien de la famille Porsche-Piëch, encore actionnaire majoritaire du groupe Volkswagen. La famille qui a d'ailleurs demandé hier un retour à "l'apaisement" suite à cette période de troubles. Une chose est sûre, le groupe Volkswagen a sans doute connu des jours plus heureux.