Comme vous n'êtes sûrement pas sans le savoir si vous suivez avec assiduité l'actualité automobile, le gouvernement va instaurer l'an prochain une nouvelle taxe indexée cette fois-ci sur le poids des véhicules, en plus de celle concernant les émissions de CO2. Pour le moment, nous ne connaissons pas exactement les tenants et aboutissants de cette taxe, même si les contours ont déjà été présentés par le gouvernement.
Ainsi, les véhicules de plus de 1800 kilos seront visés dans un premier temps. Le gouvernement aurait également prévu des exonérations pour les véhicules électriques et hydrogènes, et des ajustements devraient être mis en place pour les hybrides et les familles nombreuses.
Ce deuxième malus, qui ne plaît visiblement pas à grand monde dans le monde de l'automobile, ni même du côté du ministère de l'Économie visiblement, n'est pas non plus du goût de Jean-Dominique Senard, le patron de Renault qui, dans une interview accordée au Monde, n'a pas mâché ses mots au sujet de ce nouveau malus et plus globalement de la politique menée par le gouvernement en ce qui concerne l'automobile.
"Je considère que la taxe sur le poids est complètement inutile. La demande se porte sur des véhicules plus gros. Or, le client est roi. Je ne vois pas pourquoi on devrait le culpabiliser ainsi", a déclaré le président du constructeur français avant de poursuivre : "c’est sympathique de parler de moteur électrique, mais des milliers d’emplois étaient concentrés sur les moteurs thermiques. Nous (les constructeurs) nous retrouvons brutalement dans une situation où il faut régler ces questions sociales sans avoir pu les anticiper."
Rappelons que le gouvernement a assoupli la proposition de départ, puisque des députés souhaitaient faire débuter le malus à partir de 1400 kilos et non 1800, ce qui aurait pénalisé une bonne partie des véhicules produits en France. Mais la filière s'inquiète déjà d'une taxe qui sera de plus en plus sévère au fil des années, à l'image du malus indexé au CO2.
Selon le patron de Renault, "nous avons commis une erreur collective. On a le droit de nous demander d’évoluer, de restructurer, d’innover, mais il faut aussi nous donner les moyens d’anticiper". Renault va "tout faire pour augmenter la production en France", a assuré son Jean-Dominique Senard, notamment après avoir "interrompu des projets d’extension à l’étranger, au Maroc en particulier et en Europe de l’Est".
"Nous voulons concentrer sur la France nos productions à valeur ajoutée dans l’électrique. Il faut nous en donner les moyens. Le coût de production est un sujet. Être aidé avec des primes à l’acquisition de véhicules électriques, c’est bien. Ce sera encore mieux si les constructeurs obtiennent un soutien pour baisser les coûts de production", a proposé le dirigeant.