La valse des SUV continue. Depuis la rentrée, nous en avons très certainement essayé plus d'une dizaine, chacun avec leurs qualités et leurs défauts, et c'est maintenant au tour du Hyundai Kona de passer sur le billard. De prime abord, ce petit SUV aux allures dynamiques a autant de gueule que son nom. En effet, avec un nom comme "Kona" (celui-ci fait référence à une île de l'archipel d'Hawaï), même si tous les jeux de mots possibles et inimaginables vous traversent l'esprit, difficile de ne pas s'en souvenir. C'est percutant, ça marque les esprits, tout autant que le style. Premier bon point pour le Kona : il sait se faire remarquer.
Deuxième bon point : il arrive après la bataille, ou devrait-on dire après tout le monde. Il suit tout de même la mouvance et n'accuse pas des années de retard, mais le Hyundai Kona a peut-être eu le temps d'un peu plus analyser le marché des petits SUV pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que ses aînés. Alors que vaut-elle cette nouvelle Hyundai ? Réponse un peu plus bas avec un essai mené non loin de la route des Crêtes, l'endroit idéal pour se rendre compte des qualités dynamiques de ce petit SUV plein de promesses.

Une gueule, mais pas que...
Le style est percutant, volontairement provocateur pour qu'on se souvienne de lui. Outre son nom, le Kona reprend pratiquement tous les codes des SUV de segment B en les exagérant. Forcément, on pourrait trouver ça un poil chargé, surtout au niveau de la face avant, mais concrètement ça match plutôt bien avec des lignes assez anguleuses et un style à la fois moderne et dynamique. Ses optiques avant à double étage ne sont pas sans nous rappeler la signature lumineuse propre à Citroën, tout comme cette calandre assez large qui nous rappelle la fameuse "Single Frame" de chez Audi.
Tout ça fonctionne bien, en revanche, les designers ont peut-être un peu trop abusé sur les plastiques de protection latéraux. L'ensemble est très massif et vient manger pratiquement jusqu'aux extrémités. Les plastiques viennent même cercler le bloc optique inférieur des faces avant et arrière. On retrouve également d'autres éléments de protection, comme le sabot à l'avant ou encore ces jupes latérales proéminentes. C'est un parti pris, mais dans tous les cas ça devrait plaire à une clientèle plutôt jeune.
Avec 4,17 mètres de long et surtout 1,80 mètre de large, le Hyundai Kona n'est en revanche pas le plus compact de sa catégorie. Pour vous donner un petit ordre d'idée, il fait parti des SUV les plus larges de son segment et surpasse de quasiment six centimètres ses principaux concurrents dont notamment la Peugeot 2008 (1,74 mètre de large) pour ne citer qu'elle. Croyez-nous, dans les petites ruelles parisiennes ou marseillaises, six centimètres ça compte, d'autant plus que ce Kona se veut avant tout urbain.


À bord : classicisme de rigueur
Si l'extérieur fait dans l'originalité, pour l'intérieur, on repassera. C'est extrêmement classique et aux antipodes de ce que peuvent proposer Peugeot et sa 2008 ou même encore Volkswagen avec son nouveau T-Roc. Les matériaux sont de bonne qualité, sans plus, les assemblages sont sérieux et les ajustements plutôt moyens. Pour une marque qui se veut maintenant généraliste, Hyundai a bien saisi la nuance et propose désormais une voiture dans l'ensemble plutôt bien finie. En termes de technologies à bord, nous retrouvons un écran tactile de 7 pouces à l'interface plutôt correcte grâce à des menus clairs et une navigation fluide. Dès le niveau d'entrée de gamme, le Kona propose les applications Android Auto et Apple CarPlay.


Concernant l'habilité à bord, le Hyundai Kona fait moins bien que ses concurrents. L'espace aux places arrière est correct, sans plus, et la place centrale ne sera réservée qu'aux petits gabarits ayant le dos solide qui plus est, puisque le dossier est assez ferme. Sur une version 4x4, l'arbre de transmission viendra également rogner sur l'espace aux jambes. Au niveau du coffre, le Kona propose 361 litres. C'est assez faible, surtout quand on sait qu'un Renault Captur propose 400 litres avec pourtant cinq centimètres de moins. À titre de comparaison, une Peugeot 2008 propose 410 litres et un Volkswagen T-Roc jusqu'à 445 litres (avec cinq centimètres de plus en longueur pour le coup).



Fermeté et dynamisme au rendez-vous
À son lancement, le Kona est disponible sous seulement deux motorisations essence, un inédit 1,6 litre turbo de 177 chevaux obligatoirement associé à une transmission 4x4 et à une boîte robotisée à double embrayage, et un petit 1,0 litre trois cylindres de 120 chevaux . Un choix plutôt malin de la part de Hyundai au vu de la réputation du diesel en ce moment en Europe. Une version gazole complètera la gamme en 2018 cependant. 2018 sera aussi l'année où Hyundai lancera le Kona électrique et prendra certainement la concurrence de court en étant le premier SUV de segment B proposant une alternative 100% électrique. Pour notre parcours sur les routes du sud de la France, nous avions entre nos mains le petit bloc T-GDi 1,0 litre trois cylindres essence de 120 chevaux associé à une boîte manuelle à six rapports.
Une fois Marseille derrière nous et le massif des Alpilles à quelques kilomètres, nous décidons de mettre à l'épreuve ce petit moteur. Premières impressions : ça manque de souffle. Forcément, avec seulement 172 Nm de couple et une voiture qui pèse 1308 kilos à vide, on ne s'attendait pas à des performances de folies mais au moins à un peu de caractère comme la plupart des trois cylindres actuels, comme par exemple le bloc 1,2 litre PureTech issu du Groupe PSA. Malgré la présence du turbo, la puissance maximale est disponible très tard, trop tard, dès 6000 tr/min. Forcément les consommations s'envolent avec des données relevées autour de 8,5 l/100 km, sans adopter une conduite de sauvage.


Outre le moteur un peu décevant, le comportement général de la voiture nous a plutôt convaincu. Le tarage des suspensions est clairement typé dynamisme avec des suspensions très sèches, notamment en compression. Le confort de l'assise compense cependant les quelques aspérités de la route qu'on a tendance à ressentir, surtout sur les routes légèrement accidentées du sud de la France. En revanche, si cette fermeté peut nuire pour certain, c'est un avantage pour le comportement dynamique de la voiture. Malgré les nombreux freinages appuyés et les contraintes infligées, notamment au niveau du train avant, le Hyundai Kona maintien son cap, les mouvements de caisse sont bien maintenus et la voiture ne s'écrase jamais sur ses appuis. C'est plutôt rassurant quand on souhaite élever un peu le rythme, sans pour autant se prendre pour Juan Manuel Fangio. Les jantes de 18 pouces, de série sur notre finition Executive, participent sûrement à cette fermeté. Celles de 17 pouces sur les finitions du dessous doivent certainement gommer ce petit excès de fermeté.
Le Hyundai Kona affiche un dynamisme assez agréable, dommage que son petit moteur essence de 120 chevaux soit parfois un peu à la peine.
En termes d'aides à la conduite, le coréen dispose de quelques équipements comme l'alerte de franchissement de ligne, la surveillance des angles morts, le freinage automatique d'urgence, le système de détection de fatigue, l'affichage tête haute, ou encore l'alerte de circulation transversale (système permettant d'avoir une alerte en cas de présence d'un cycliste ou d'un piéton, dans un angle mort, lors d'une manœuvre de sortie d'une place de stationnement). Ces aides sont disponibles en fonction du niveau de finition sélectionné.


Conclusion, prix et consommations
Par rapport à ses petits camarades de jeu du segment B des SUV, le Hyundai Kona a décidé de se démarquer. Ça apporte de très bonnes choses sur le segment, notamment grâce à des éléments qui devraient séduire les clients qui ne trouvaient pas encore chaussure à leur pied. Globalement, le Kona est une bonne voiture, seul son moteur de 120 chevaux nous a un peu déçu. Il existe cependant un alternative : passer au moteur de 177 chevaux. Nous n'avons pas pu l'essayer, mais celui-ci oblige l'auto à s'afficher à 29'990 euros en plus d'un malus de 1740 euros. Inutile de vous dire qu'à ce prix, et surtout avec le malus, Hyundai ne risque pas d'en vendre beaucoup en France. La marque est toutefois réaliste et table sur seulement 5% de ses ventes du Kona avec ce moteur.
Disponible à partir de 21'400 euros, le coréen part d'emblée assez mal face à une concurrence qui s'affiche autour de 18'000 euros pour la plupart. Si l'on remet tout ça en perspective, et comme souvent chez les marques asiatiques, le Kona bénéficie d'un peu plus de puissance et surtout de finitions bien plus fournies en série. Rappelons également que Hyundai bénéficie d'une garantie de cinq ans (non dégressive), avec kilométrage illimité. Au final, face à un Renault Captur ou à une Peugeot 2008, certes il s'affiche un peu plus cher, mais il bénéficie de quelques avantages que les stars françaises du segment factureront en option.
Photos : Hyundai France
Points positifs | Points négatifs |
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Dotation de série | Habitabilité un peu juste |
Boîte manuelle bien guidée | Moteur de 120 chevaux trop poussif |
Design affirmé et non conventionnel | Suspensions assez sèches |
Galerie: Essai Hyundai Kona (2018)
Hyundai Kona Executive - 1.0 T-GDi 120 chevaux BVM6