Les premières étapes de la nouvelle collaboration entre Opel et PSA commencent à se mettre en place. Le groupe français, désormais propriétaire de Vauxhall et Opel, travaille activement à remettre les deux marques sur le chemin de la rentabilité. Il faut dire qu'Opel est en situation financière compliquée, perdant près de 200 millions d'euros par trimestre, ce qui a notamment poussé GM à s'en séparer.
Ces premiers stades de restructuration devraient débuter par l'utilisation future de moteurs PSA, comme l'explique la revue économique allemande Automobilwoche. "Nous allons commencer progressivement à utiliser les plateformes et les moteurs de la gamme PSA pour Opel", précise ainsi au media allemand Gilles Le Borgne, directeur du développement de PSA. "Cela ne se fera pas du jour au lendemain", poursuit-il. "Cela prendra quelques années." Peugeot et Opel disposent déjà de quelques synergies, notamment sur les SUV.
PSA laisse cependant la porte ouverte à l'utilisation des moteurs Opel, même si "rien n'a été décidé. Opel profitera de notre expérience de notre propre restructuration, alors nous nous attendons à créer des synergies à chaque remplacement de modèle."
Néanmoins, l'un des objectifs de Peugeot est aussi de se séparer au plus vite des licences de productions et les brevets, propriétés de GM. "Nous voulons nous passer de tous les paiements et droits de licence aussi rapidement que possible."
Technologies du futur
Selon Peter Fintl, directeur de la technologie chez Opel, "PSA n'a pas besoin de la technologie conventionnelle d'Opel." Les deux constructeurs étant concurrents, il est donc fort probable que la technologie PSA prenne de plus en plus d'ampleur dans la gamme de la marque à l'éclair. En revanche, sur le plan des énergies nouvelles, PSA pourrait en apprendre beaucoup d'Opel. "Il sera intéressant de voir comment PSA et GM se sont mis d'accord sur l'utilisation des connaissances dans l'électrique et les piles à combustible de GM", explique-t-il. Un atout important, notamment au regard des décisions politiques actuelles sur la mobilité du futur.
Cela met aussi Opel face à une sérieuse remise en question de son bureau d'étude composé de 3000 ingénieurs. Jusqu'ici, ces derniers travaillaient principalement pour GM, mais la nouvelle donne pose la question de leur rôle, en dépit du fait que Ruesselsheim, où se trouve le centre de développement, restera le site où les futures Opel seront dessinées. Selon Gilles Le Borgne, Opel va avoir besoin de nombreux ingénieurs de développement pour adapter ses voitures à la technologie Peugeot. Reste à savoir quelles seront les décisions prises à l'avenir.