La Porsche 911 est aujourd'hui érigée au rang de mythe au sein de l'industrie automobile. Avec plus de cinquante ans de carrière, la 911 est l'une des sportives polyvalentes les plus plébiscitées par les clients. La gamme 911 est tentaculaire, allant du modèle le plus "sage" débutant à 385 chevaux jusqu'à des versions ultra-performantes pouvant atteindre jusqu'à 700 chevaux. L'année dernière, Porsche a dévoilé la huitième génération de son modèle iconique, un modèle qui devrait une nouvelle fois faire le bonheur des clients, mais aussi des comptes de la firme de Stuttgart. En effet, d'après un classement révélé par Bloomberg, la 911 est, en 2019, la voiture la plus rentable pour son constructeur.

Un prix de base élevé et beaucoup d'options

Bien qu'elle ne représente que 11 % des ventes, elle génère 30 % des revenus du constructeur avec une marge de près de 47 %. De quoi entretenir les très bonnes marges affichées par la marque, qui étaient de l'ordre de 16,6 % l'an passé. Comment font-ils ? D'après les analystes de Bloomberg, cette rentabilité s'explique par un prix de base très élevé, en l'occurence à partir de 106'654 euros, en France, pour une Porsche 911 (992) Carrera. Un tarif qui n'a d'ailleurs jamais été aussi élevé pour une 911 "de base". Très rentable d'entrée, la 911 le devient encore plus quand les clients rajoutent de multiples options, parfois assez mesquines d'ailleurs, comme par exemple l'essuie-glace arrière facturé 348 euros ou encore la clé du véhicule peinte avec son étui en cuir moyennant une rallonge de 372 euros. À cela, il faut aussi ajouter quelques options bien plus coûteuses, qui peuvent améliorer les performances de la voiture, comme par exemple le Pack Sport Chrono (2346 euros) ou encore les freins en céramique (9012 euros).

Une gamme tentaculaire

Puis il y a aussi les déclinaisons. Outre la version Carrera, il y a la version S qui fait grimper la puissance du flat-six à 450 chevaux, mais aussi les variantes 4 et 4S (pour quatre roues motrices), les cabriolets, puis prochainement la fameuse carrosserie Targa. Sous le capot aussi il y a de quoi marger, puisque Porsche propose plusieurs déclinaisons, pas encore toutes disponibles sur la 992, mais qui devraient arriver dans les prochains mois. Nous pouvons par exemple évoquer les versions Turbo, Turbo S, GT3, GT3 RS, GT2 RS, GTS ou encore la version Carrera T. Toutes ces variantes sont génératrices de profits et, toujours selon Bloomberg, les variantes Turbo de la 911 pourraient représenter près d'un demi-milliard de dollars de bénéfice pour Porsche. Certains analystes estiment qu'une fois toute la gamme 911 disponible, la marge pourrait grimper de 47 à environ 50 %.

Un avenir électrique ?

Porsche surfe d'une manière générale sur une très bonne dynamique, qui n'est d'ailleurs pas près de s'enrayer. Ses ventes mondiales sont en croissance de 3 % l'an passé, pour un total de 256'255 unités vendues. Le début du siècle est désormais bien loin, une époque où Porsche était à deux doigts de mettre la clé sous la porte avant que le salvateur Cayenne vienne s'ajouter au catalogue. Pour pérenniser ces excellents chiffres, Porsche doit faire face aux nouveaux enjeux environnementaux et répondre à la demande du législateur en termes de CO2. Des investissements colossaux qui se sont traduits par l'arrivée d'une première voiture 100 % électrique, la Taycan. Un modèle qui n'est pas encore rentable évidemment avec sa nouvelle plateforme, son nouveau moteur, sa nouvelle usine... mais qui devrait l'être rapidement, d'ici 2023 d'après les prévisions, grâce à un modèle économique déjà éculé : prix d'appel très élevé (à partir de 155'552 euros, en France, pour un modèle Turbo) et beaucoup d'options au catalogue. Au total, jusqu'en 2022, Porsche investira plus de six milliards d'euros dans l'électromobilité.

Ferrari, Aston Martin, Mercedes et BMW dans le Top 5

Le classement révélé par Bloomberg met aussi en évidence d'autres constructeurs, dont le Top 5 est exclusivement composé de voitures prestigieuses. À la deuxième position, nous retrouvons la Ferrari F8 Tributo, qui affiche une marge de 50 %, mais ne représente "que" 17 % des revenus de la marque. Ensuite vient l'Aston Martin DBX qui, selon les prévisions, devrait s'écouler à 4500 unités sur une année pleine, doubler le volume des ventes de la marque et générer à lui seul 21 % des recettes. Ensuite viennent deux voitures un poil plus "conventionnelles" avec le Mercedes GLE qui devrait peser 24 % des profits de la marque pour seulement 9 % des ventes totales, et le BMW X5, générateur de 16 % du profit et 7 % des ventes globales de la firme munichoise.

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Galerie: Porsche 911 Carrera (992) 2019