En 2016, Fiat et Mazda dévoilaient respectivement leur 124 Spider et MX-5, deux voitures qui ont de nombreuses bases techniques en commun. Si la Japonaise écoule plutôt des jours heureux, c'est un peu moins le cas de la petite Fiat qui doit vivre dans l'ombre de la MX-5 et surtout conjuguer avec sa déclinaison Abarth 124 Spider, plus puissante, plus véloce et plus excentrique. Pourtant, la Fiat 124 Spider n'est pas totalement dénuée d'histoire, bien au contraire, même si c'est l'image qu'on veut lui donner pour justifier ses faibles volumes de ventes par rapport à la MX-5. La 124 Spider moderne est la réinterprétation de la 124 Sport Spider de 1966 dessinée par Pininfarina. D'ailleurs, le projet initial d'un roadster conçu conjointement avec Mazda était destiné à Alfa Romeo pour faire écho à son Spider des années 80, mais c'est finalement la firme turinoise qui a récupéré le projet.

De nombreuses complexités

Malheureusement, celui-ci n'aura pas fait long feu. En effet, d'après plusieurs médias italiens, Fiat viendrait de stopper la carrière de la 124 Spider, trois ans seulement après son lancement. Il y a plusieurs raisons à cela. L'une des principales restera sans doute les complexités de production, puisque la 124 Spider était produite au Japon, dans l’usine de Mazda à Hiroshima. Elle ne partageait pas non plus tous les éléments mécaniques de la Japonaise, à commencer par son moteur, un quatre cylindres 1,4 litre MultiAir de 140 chevaux. Des renforts de caisse mais aussi certains réglages spécifiques des suspensions et de la direction étaient également spécifiques à la Fiat par rapport à la Mazda.

Des ventes pas vraiment à la hauteur

Puis il y a aussi et surtout ses ventes qui n'ont jamais vraiment décollé. En France, à titre indicatif, depuis le début de l'année, il s'en est écoulé 357 unités contre 1143 MX-5. Sur l'année 2018, 337 124 Spider avaient trouvé preneur tandis que Mazda immatriculait dans l'Hexagone 976 MX-5. La version Abarth ne devrait pas être touchée par cet arrêt et continuerait sa carrière, une bonne nouvelle pour la compétition notamment puisque la voiture s'illustre en catégorie rally-GT.

Rappelons également que même en interne, la légitimité du petit roadster posait question, en témoignent les propos d'Olivier François, le PDG de la marque, il y a quelques mois : "Je reconnais qu'une telle voiture n'est pas la clé de l'avenir de la marque. Ce n’est pas ce que j’appellerais une Fiat pure et dure, mais pour l’instant, cela reste une opportunité intéressante". Dans tous les cas c'est bien dommage, la 124 Spider offrait un peu d'air frais à la gamme Fiat, ultra dépendante de sa 500 et de toutes ses déclinaisons.

Galerie: Fiat 124 Spider