On se souvient tous du Dieselgate. L'affaire avait fait grand bruit et continue de secouer la planète. En 2015, le Groupe Volkswagen avait reconnu avoir truqué le moteur de 11 millions de véhicules diesel à travers le monde. Ces voitures étaient équipées d'un logiciel frauduleux qui avait la capacité de détecter un cycle de test et de limiter en conséquence les émissions de dioxyde d'azote. L'objectif était de faire croire aux autorités et aux consommateurs que les voitures du groupe étaient propres et qu'elles respectaient parfaitement les règles environnementales. 

Il se trouve que les millions de voitures de Volkswagen étaient moins saines que ce qu'annonçaient les différents constructeurs du groupe. Volkswagen a fini par reconnaître les faits et a rappelé ses véhicules afin de retirer le logiciel frauduleux. Aux États-Unis, Volkswagen a payé une amende de plusieurs milliards de dollars et a versé un dédommagement de 25 milliards de dollars aux 500'000 propriétaires, mais aussi, à des concessionnaires à et des organismes de réglementation. En Europe, le groupe n'a pour le moment pas dédommagé ses clients, pourtant, ils sont bien plus nombreux qu'aux États-Unis, environ 8,5 millions ! Diesel Emissions Justice Foundation appelle donc les conducteurs européens touchés par le Dieselgate à se rassembler. Un site internet a été mis en place afin que les personnes lésées puissent laisser leurs coordonnées et espérer toucher une indemnisation de la part du groupe. 

"Sur un total de 11 millions de voitures affectées par le logiciel tricheur qui a minimisé les émissions polluantes lors des tests d'homologation, près de 1 million concernent la France. Nous représentons déjà plusieurs milliers de personnes en Europe. Si nous atteignons une taille critique, cela obligera Volskwagen à négocier avec nous.", a déclaré Maria José Azar-Baud, membre du conseil d'administration et porte-parole de Diesel Emissions Justice.

Quel montant ? 

La fondation souhaiterait trouver un accord à l'amiable avec le groupe allemand. Si ce dernier ne veut rien entendre, la fondation pourrait mener une action en justice, d'ailleurs, elle a déjà fait appel à un cabinet d'avocats. Si l'action collective menée de l'autre côté de l'Atlantique a permis de décrocher 25 milliards, en Europe, le montant que devra verser Volkswagen sera bien plus élevé. 

"En moyenne, le client a dépensé 850 euros pour remettre à jour sa voiture le cas échéant et on a des référentiels notamment par les actions collectives aux États-Unis qui nous montrent que les préjudices matériels peuvent assez rapidement tourner autour de 2 000 euros par possesseurs de véhicule truqué.", estime Maître Julien Cheval