Nous avons récemment fait une rétrospective des crashs les plus importants, en Formule 1, depuis les années 2020. Les contacts et les erreurs sont parfois inévitables dans le sport automobile et nous sommes surtout soulagés lorsqu’un pilote s’en sort indemne.
Cette fois, nous allons replonger encore un peu plus loin dans le temps pour revisiter les accidents les plus spectaculaires que l’on ait vu, chaque saison, dans les années 2010.
Air Webber - Valence 2010
En ce 27 juin 2010, Valence accueille le GP de Formule 1 pour la troisième fois de son histoire. En cette saison hallucinante, cinq pilotes se disputent la couronne mondiale et l’Australien Mark Webber est l’un d’entre eux. Initialement qualifié en première ligne, derrière son jeune coéquipier Sebastian Vettel, Webber perd quelques positions au départ, comme bien trop souvent durant sa carrière, malheureusement.
Il décide donc de changer ses pneus, le premier, pour bénéficier d’une piste claire, au septième tour. L’Australien remonte ensuite rapidement sur la modeste Lotus-Cosworth de Heikki Kovalainen mais alors que les deux pilotes cherchent à se placer, Webber percute l’arrière de la monoplace du Finlandais, effectue un demi-looping avant de retomber sur l’arceau de sécurité, puis part en un demi-tonneau pour s’encastrer dans un mur de pneus.
Bien que les deux monoplaces soient détruites, les pilotes s’en sortent miraculeusement. En revanche, bien que tous les protagonistes au titre connaîtront leur lot de malheur durant la saison, cet accident coûtera cher à Webber au moment du décompte final.
Strike au départ - Monza 2011
La saison 2011 a été largement dominée par Sebastian Vettel et sa Red Bull Renault, mais elle n’en fut pas moins intéressante avec quelques coups d’éclats et certaines courses passionnantes. Le Grand Prix d’Italie, à Monza, fut d’ailleurs marqué par un important crash au départ (voir à partir de 3min20). Vitantonio Liuzzi perd le contrôle de son HRT, qui glisse dans l'herbe et revient en piste au niveau de la chicane, au moment où le peloton s’y engouffre. Il emporte avec lui Vitaly Petrov, Nico Rosberg, Kamui Kobayashi et Rubens Barrichello.
Carnage à Spa - Belgique 2012
La saison 2012 vaut au moins le millésime 2010, si ce n’est plus. Cette année là, six Champions du monde s’affrontent sur les pistes tandis que Vettel et Alonso se livrent une superbe lutte pour le titre avec Räikkönen, Hamilton et Webber en arbitres. Ce championnat fut aussi le théâtre de l’un des accidents les plus célèbres de l’histoire de la F1. Au départ du Grand Prix de Spa-Francorchamps, le Français Romain Grosjean tasse Lewis Hamilton au départ.
Leurs roues se touchent et c’est le carnage : les deux monoplaces pulvérisent la Ferrari de Fernando Alonso, qui manque de se faire décapiter par Grosjean. La Williams de Maldonado est également touchée ainsi que les Sauber, pourtant très bien qualifiées, en première et deuxième ligne. Le Français écopera d’une course de suspension pour cet accident.
Chilton pousse Maldonado - Monaco 2013
Un peu à la manière de la saison 2011, la saison 2013 sera écrasée par Sebastian Vettel mais jusqu’au GP de Monaco, la situation est plus qu’indécise puisque l’Allemand ne compte que quatre points d’avance sur Kimi Räikkönen et sa Lotus tandis qu'Alonso et les Mercedes suivent juste derrière. La course monégasque est dans un premier temps assez calme mais au 44e tour, Max Chilton, en duel avec Pastor Maldonado, se déporte vers la gauche et coince le pilote Williams contre le rail. Le Vénézuélien, pour une fois pas fautif, décolle et s'écrase dans le rail au Bureau de Tabac.
Kimi pète les plombs - Silverstone 2014
Être un fan de Formule 1 n’avait rien d’une mince affaire en 2014. Avec le passage des moteurs V8 atmosphériques au V6 turbocompressés hybrides, la F1 a dénaturé à jamais (n’en déplaise à certains) la nature même de ce sport. Mais si vous étiez, en plus, fan de Kimi Räikkönen, cette saison fut probablement un calvaire de bout en bout.
Le retour de Räikkönen chez les Rouges, après son premier passage entre 2007 et 2009 et avec un titre en poche, devait être l’une des attractions de l’année, qui plus est avec Fernando Alonso en voisin de garage. La chute fut violente : non seulement la F14-T était une monoplace pathétique mais Kimi a éprouvé toutes les difficultés du monde à en prendre la mesure malgré quelques très rares coups d’éclats.
Le Finlandais a touché le fond en Grande-Bretagne. Qualifiés en fond de grille suite à une erreur stratégique de Ferrari lors des qualifications (comme quoi, ce n’est pas nouveau), Alonso et Räikkönen ont eu fort à faire en course.
À l’extinction des feux, Kimi a pris l’avantage sur son coéquipier mais est sorti large dans la ligne droite de Wellington et revenu sur la piste, pleine balle, en passant par l’herbe. Le Finlandais s'est pris un coup de raquette énorme et est parti s’écraser contre le rail de sécurité. Felipe Massa et Kamui Kobayashi sont aussi touchés mais sans gravité. Quant à Räikkönen, il passa par le centre médical après une légère blessure à la cheville et des côtes douloureuses. Avec un choc mesuré à 47 g, il y a de quoi avoir mal.
La saison 2014 a aussi été marquée par le tragique accident de Jules Bianchi que nous n’évoquerons pas plus pour des raisons évidentes, mais il y aura toujours une énorme pensée pour ce talent et surtout ce jeune homme remarquable, parti beaucoup trop tôt.
Kvyat fait les montagnes russes - Japon 2015
Durant sa carrière, Daniil Kvyat a été surnommé "The Torpedo" par Sebastian Vettel, et au vu de ses accidents, on comprend pourquoi. L’un de ses plus impressionnant est survenu lors de la dernière partie des qualifications du GP du Japon 2015, sur le circuit de Suzuka. Le Russe a mordu l’herbe avant d’arriver vers l’épingle puis a perdu le contrôle de sa monoplace et percuté violemment les rails. Les images sont spectaculaires mais pas de bobo.
Alonso miraculé - Australie 2016
La saison 2015 a marqué le retour de l’association McLaren-Honda, une première depuis 1992. Mais cette alliance se solde par un énorme échec et l’écurie britannique espère un regain de forme en 2016. Ce n’est en tout cas pas à Melbourne qu’elle l’a obtenu : au 17e tour de course, Fernando Alonso tente de dépasser la Haas d'Esteban Gutiérrez mais suite à une mauvaise anticipation du freinage de son concurrent, il touche la roue arrière gauche du Mexicain, à pleine vitesse, et la voiture part en un tonneau latéral avant de s’écraser contre le rails, une dizaine de mètres plus loin. L’Espagnol parvient à s’extirper de la carcasse de sa McLaren mais sera contraint de manquer le GP suivant, à Bahreïn.
Ferrari KO - Singapour 2017
Singapour 2017 : parlez de cette course et vous éveillerez un traumatisme profond chez n’importe quel tifosi. Après trois années de domination, Mercedes est enfin concurrencée par Ferrari, cette saison-là. À Singapour, Vettel signe une pole magistrale et peut revenir dans le match face à Hamilton, après deux défaites consécutives… Il n’en sera rien.
À l’extinction des feux, l’Allemand se rabat pour protéger sa position face à Max Verstappen mais problème : Kimi Räikkönen a pris un départ canon, sur l’autre Ferrari, et s’apprête à déborder ses adversaires. Avant le décalage de Vettel, Verstappen tourne déjà légèrement sur Kimi et c’est le crash assuré. La McLaren Honda d’Alonso est également une victime collatérale de ce carnage tandis que Vettel termine sa course dans le mur quelques centaines de mètres plus loin. On vous laisse deviner le nom du vainqueur…
Merci le Halo - Belgique 2018
L’année 2018 marque l’acte 2 du duel entre Mercedes et Ferrari mais le plus gros accident de la saison ne concerne aucune de ces équipes. On aurait pu citer le crash spectaculaire de Marcus Ericsson en Italie mais notre choix se porte sur le départ du Grand Prix de Belgique, de nouveau. Six ans après la destruction de monoplaces causée par Grosjean, Nico Hülkenberg rate complètement son freinage au volant de sa Renault et percute la McLaren d’Alonso (encore lui) de plein fouet.
L’Espagnol décolle dans les airs et s’écrase sur la Sauber du jeune Charles Leclerc. La Halo avait fait son arrivée en F1 en 2018, notamment suite à de nombreuses discussions après le décès de Jules Bianchi, et si beaucoup étaient contre son arrivée, cet accident a fini par mettre tout le monde d’accord. Comme un coup du destin, Bianchi aura en quelque sorte sauvé la vie de son protégé.
Giovinazzi sur la sellette - Belgique 2019
Antonio Giovinazzi a beau avoir signé une grande victoire en remportant les 24 Heures du Mans avec Ferrari, sa petite carrière en F1 aura laissé un goût amer. Après les vacances d’été, la F1 reprend son cours à Spa et l’Italien, alors rookie, se sait menacé. Pourtant en course, alors qu’Alfa Romeo mise tout sur Räikkönen, sixième sur la grille et spécialiste de ce circuit, le Finlandais est victime d’un accrochage avec la Red Bull de Verstappen, qui compromet ses chances de bien figurer.
Tous les espoirs de l’écurie reposent alors sur Giovinazzi, parti du fond de la grille suite à un problème technique lors des qualifications. Et pourtant, l’Italien mène une course mature et s’apprête à marquer quelques unités… avant de finir sa course dans le mur, lors du dernier tour.
Heureusement pour lui, il saura se rattraper lors des deux épreuves suivantes et pilotera deux saisons supplémentaires pour Alfa Romeo.