Pour les instances de la F1, c’était le week-end de course le plus attendu de l’année. Le Grand Prix de Las Vegas a signé son grand retour après deux éditions très décevantes, d’un point de vue financier, en 1981 et surtout 1982 puisque seuls 30 000 spectateurs avaient assisté au Grand Prix (soit le pire chiffre dans les tribunes cette saison là). Mais depuis les années 80, la popularité de la Formule 1 a explosé aux États-Unis (notamment grâce à Netflix), ce qui a permis le retour à Vegas sur un tout nouveau tracé.
La mésaventure de Carlos Sainz a mis fin à la première séance d'essais libres après quelques minutes seulement.
Le week-end a été marqué par son lot de polémiques comme cette plaque d’égout qui a ruiné le week-end de Sainz, dès les essais, ou encore le show qualifié "d’artificiel" pour en faire des tonnes autour de ce Grand Prix. Verstappen, l’un des plus grands détracteurs du week-end, a même expliqué se sentir comme un clown lors de la cérémonie d’ouverture et a affirmé que Las Vegas n’accordait que 1% à la course, contre 99% pour le show. Mais au grand bonheur du triple champion du monde, ne parlerons ici que de l’aspect sportif.
Le décor du Grand Prix de Las Vegas était, certes, fou mais gare à ne pas confondre le sport avec le spectacle.
Ferrari au sommet
Après la catastrophe brésilienne, Charles Leclerc était en mission à Vegas et le monégasque a une nouvelle fois laissé parlé sa vitesse phénoménale lors des qualifications pour signer sa 23e pole position avec un chrono de 1.32.726 min ! La fête aurait dû être totale chez Ferrari puisque Carlos Sainz a permis aux rouges de verrouiller la première ligne (seulement 44 millièmes derrière Leclerc) mais c’était sans compter sur sa pénalité de dix places pour changement de fond plat suite à la mésaventure de l’espagnol, le vendredi.
Malgré son niveau monstrueux le samedi, Leclerc n'a pas converti sa pole en victoire pour la 19e fois.
La suite de la grille n’en fut pas moins intéressante puisque Verstappen et Russell s’élanceront en 2e et 3e position (suite au déclassement de Sainz) tandis que leurs coéquipiers respectifs sont restés bloqués en Q2. Pierre Gasly signe une superbe 4e place devant les Williams d’Albon et de Sargeant ! À noter aussi la deuxième apparition de Kevin Magnussen en Q3 cette saison, après Singapour.
Verstappen devient l’égal de Sebastian Vettel
En ayant raté la pole, il était évident que Max Verstappen allait tenter le tout pour le tout au premier virage. Et c’est ce que le néerlandais a fait en poussant très largement la Ferrari de Leclerc en dehors des limites de la piste. Derrière, c’est la pagaille : Alonso perd le contrôle de son Aston et bloque Bottas, lui-même poussée par Pérez, tandis que Sainz n’a pu éviter le contact avec Hamilton. Les deux espagnols repartent bons derniers après ces actions très brouillonnes.
Quant à Verstappen, les commissaires ont décidé de lui infliger cinq secondes de pénalité pour sa manœuvre contre Leclerc mais ni cette sanction ou son accrochage avec Russell, après les premiers arrêts, n’auront eu raison de la supériorité de champion du monde en titre qui a finalement vaincu son rival monégasque, très combatif, pour signer un 53e succès en F1, son 18e cette saison. Le triple champion du monde a désormais autant de victoires que Sebastian Vettel et seuls Lewis Hamilton (103) et Michael Schumacher (91) en comptent plus que lui.
Norris aurait perdu le contrôle de sa voiture sur une bosse.
La course fut émaillée par plusieurs accrochages qui ont forcé l’intervention de la voiture de sécurité. Lando Norris a notamment été victime d’un crash spectaculaire, dès le troisième tour, après avoir perdu le contrôle de sa Mclaren dans le virage 11. Leclerc a aussi failli se sortir en fin d’épreuve, ayant tout donné pour jouer la gagne, mais il aura au moins réussi à séparer les deux Red Bull à l’arrivée en prenant la deuxième place à Pérez, dans le dernier tour !
Esteban Ocon est superbement remonté, depuis la 16e place, pour finalement terminer 4e (contrairement à Gasly qui chute en dehors des points), juste devant un surprenant Lance Stroll qui enchaîne un deuxième top 5 consécutif, après le Brésil. Sainz conclu son week-end difficile par une encourageante 6e place devant les Mercedes de Hamilton (qui pouvait espérer beaucoup mieux sans une touchette avec Piastri qui lui a causé une crevaison) et Russell (pénalisé de cinq secondes pour son accrochage avec Verstappen). Alonso termine 9e devant Piastri, qui a dû s’arrêter à six tours de la fin alors qu’il occupait la sixième place.
Ferrari et Mercedes ne se lâchent pas
Bien qu’assuré de son troisième titre depuis un moment, Max Verstappen continue d’accroître son avance colossale au championnat avec 549 points au compteur. Pérez confirme définitivement sa deuxième place avec 273 pts tandis que Lewis Hamilton (232 pts) sera bien le 3e homme fort de ce championnat.
Ferrari peut-elle conclure sa saison en dauphin de Red Bull, comme en 2022 ?
La quatrième place se jouera cependant entre Carlos Sainz et Fernando Alonso (200 pts chacun) mais aussi Lando Norris (195 pts) et Charles Leclerc (188 pts). Gasly et Ocon sont toujours à la porte du top 10 avec 62 et 58 pts.
Côté constructeurs, Red Bull finira, certes, en tête avec ses 822 points mais Mercedes (392 pts) et Ferrari (388 pts) se disputeront la place de vice-champion jusqu’à la fin. Alpine (120 pts) restera 6e, quoi qu’il arrive.
L’ultime rendez-vous de cette saison 2023 de Formule 1 aura lieu dans quelques jours, du 24 au 26 novembre, à Abu Dhabi.