"Je veux devenir pilote de course". Voilà une phrase qui a traversé l'esprit de nombreux passionnés de sports mécaniques et de l'automobile en général. Mais ce rêve reste pour la majeure partie d'entre nous impossible, inaccessible.
Outre le coup de volant nécessaire pour envisager ne serait-ce que la course de Kart du coin, le budget requis pour l'achat d'un karting et pour financer une saison complète (licence, pneus, essence, box, mécanicien, etc) relève rapidement de l'impossible, dans ce milieu devenu fermé, si bien que ce rêve finit par mourir comme le soleil se couche...
La chance d'une vie se trouve-t-elle à Magny-Cours ?
Et pourtant, les choses bougent. En 2019, Jacques Villeneuve (champion de CART en 1995 et de Formule 1 en 1997) ainsi que Patrick Lemarié (champion ELMS et ancien pilote d'essai de l'écurie BAR) fondent leur propre école de pilotage appelée "Feed Racing". L'objectif est simple : le vainqueur, quelque soit sa provenance, gagne le droit de disputer une saison complète de Formule 4 et se lance ainsi dans le grand bain. Mais alors, où en est la compétition depuis ces dernières années ? Est-ce une réelle chance à saisir pour les jeunes ou une simple utopie ? Pour en avoir le cœur net, direction Nevers Magny-Cours pour une totale immersion auprès des (possibles) futures stars de demain.
Bienvenue chez Feed Racing
Direction le Circuit Club
Le soleil se lève en ce matin du jeudi 11 juillet 2024. À notre arrivée dans l'infrastructure de l'entreprise, nous sommes accueillis par Thibault Larue. Ancien journaliste (et ex-intervenant dans l'émission "Les Spécialistes F1" sur Canal Plus), il est désormais le responsable marketing et communication de Feed Racing.
"Je connais Patrick depuis 2001, lorsqu’il était pilote d’essai pour BAR et on a sympathisé avec le temps", explique-t-il. "Il y a quelques années on a fait un déjeuner à Paris où il m’a parlé du projet et j’ai été séduit. J'ai assisté à la première finale en 2019 et j'ai rejoint l'équipe depuis. Lui et Jacques pourraient rester tranquillement chez eux, à faire du golf mais au lieu de ça, ils se sont battus pour relancer un volant alors qu’au fil du temps, tous les autres ont fini par disparaître.."
Cela fait trois jours que les apprentis pilotes s'entraînent au volant de Formule 4. Il s'agit plus précisément d'une monoplace conçue par Mygalle (leurs locaux se situent sur le trottoir d'en face), de première génération. Chaussée de pneus Pirelli (comme en F1), c'est l'une des dernières voitures de ce type à disposer d'un embrayage au pied (donc une troisième pédale).
Côté puissance, cette F4 développe 160 ch grâce à son 4 cylindres. Cela peut paraître peu mais tout le design de cette auto a été conçue pour la piste. Les ailerons avant et arrière, en carbone, plaquent la voiture au sol et pour les avoir soulevés, en marquant un passage dans l'usine de fabrication, on peut vous assurer que leur légèreté est folle. De plus, la F4 ne pèse que 600 kg (poids du pilote inclus). Tout cet ensemble la rend plus rapide que certaines supercars sur ce même tracé, comme la Ferrari 458 ou la Lexus LFA, d'une dizaine de secondes.
Le jeune Ilan, concentré avant de prendre la piste
Pour tous ces apprentis coureurs, apprendre au volant d'un tel véhicule est une vraie chance. Ilan, qui fait partie de ce groupe, nous a raconté ce que cela faisait de rouler dans l'une des monoplaces de ses rêves :
"Je n'ai fait que deux stages en Formule Renault avant de venir ici, mais c'est tout. Pas de carrière en karting, rien. Donc se retrouver chez Feed, c'est juste hallucinant. On est bien attaché à l'intérieur de la voiture, c'est très serré. Une fois en piste, il y a beaucoup de grip, ce n'est pas descriptible. Ça fait juste un bien fou, c'est magique. Mais une fois lancé, cela reste difficile. J'ai eu du mal à bien tenir le volant et ce n'était pas facile de maîtriser les freins."
Galerie: Feed Racing - la F4
Revenons au circuit en lui-même. La véritable piste de Magny-Cours n'est utilisée que pour départager les six futur(e)s finalistes. D'ici là, toutes les épreuves (jours d'entraînements, quart de finale etc) se déroulent sur le Circuit Club où nous nous trouvons. Ce tracé de 2 530 mètres est composé d'une dizaine de virages et d’une section rapide (dont une ligne droite de 700 mètres). La dernière partie est également plus lente, ce qui le rend très complet pour des débuts en monoplace.
Quel accès à ce monde ?
Durant cette matinée, la vingtaine d'élèves présents (deux autres groupes ont suivi en août) passe en revue leurs différents tours en caméra embarquée.
"C'est un peu leur matinée de repos", nous raconte Thibault. "Cela fait trois jours qu'ils enchaînent les tours donc on a décidé d'être plus cool, ce matin. Ils peuvent ainsi analyser avec leurs coachs ce qui va ou pas depuis tout ce temps, où aller plus vite ou comment améliorer son point de freinage."
Dans le staff, il n'y a que des champions : champion du monde F1 bien sûr, mais aussi d’endurance en Europe, kart… C’est une première dans l’histoire. On peut notamment citer Xavier Pompidou. Ce dernier, vainqueur du Volant Elf en 1991 et double Champion "Le Mans Series" en catégorie GT2 (en 2004-05), est présent depuis les débuts.
Les tours de chaque concurrent sont passés au crible
Après avoir fait un petit tour dans le garage, pour admirer le travail des mécaniciens qui préparent les voitures pour l'après-midi de roulage à venir, nous avons pu nous entretenir avec Patrick Lemarié (Villeneuve n'étant présent que pour la finale, fin septembre) pour comprendre d'où est venu ce projet de relancer un volant pour les jeunes.
"L’idée est venue depuis que Jacques a commencé les commentaires sur Canal, en 2013. C’était la première fois qu’on avait une vision extérieure de la F1 et du sport auto en général", explique-t-il. "On s’est rendu compte que devenir pilote professionnel devenait de plus en plus cher, surtout pour accéder à la Formule 1."
"Mais le problème principal était surtout : comment tu commences ? Comment fait le jeune qui rêve de course automobile dans sa chambre ? De nos jours, il n’y a plus de structures pour accompagner. Le karting a donc pris de plus en plus d’ampleur puisqu’il n’y a plus d’autres compétitions. Aujourd’hui, un jeune fait dix ans de kart puis de la F4 mais les sommes pour financer tout ça sont devenues démentielles. Il n’y a plus d’accès à ce monde-là."
Et pourtant, cela ne fût pas toujours le cas :
"J’ai commencé par le kart en étant champion de France, puis j’ai fait le volant Elf face à des pilotes comme Olivier Panis, bien que je n’ai malheureusement pas gagné. La France était un pays très en avance sur son temps. On comptait sept écoles de pilotage comme Feed contre une seule aux États-Unis. Les gens venaient du monde entier ! Le niveau était tellement relevé, c’était une vitrine qui permettait aux jeunes peu fortunés de se mettre en avant et c’est notamment pour cela qu’il y avait de nombreux pilotes français en F1. Mais il y a eu une cassure. De gros sponsors, comme Malboro, se sont retirés et les teams de F1 ont voulu créer leurs propres filières qui ne marchaient même pas."
Patrick aux côtés de la F4 Mygalle
Une porte s'est ouverte
Et il ne croit pas si bien dire. Financer une saison de karting de nos jours peut valoir jusqu'à 150 000 € et cette somme ne fait qu'augmenter à mesure qu'un(e) pilote franchi(e) les paliers : 350 000 € pour une saison de F4, 800 000 en F3, le double en F2... Et pas la peine d'évoquer la F1 !
"Prenez Jacques, il n’a même pas fait de kart", raconte Patrick. "Est-ce pour cela qu’il a eu une carrière pourrie ? Non, il a tout gagné ! On s’est dit qu’il fallait faire quelques chose."
C'est ainsi qu'est né Feed Racing. Cette nouvelle filière est donc ouverte pour tous les jeunes de 14 à 20 ans, quelque soit leur expérience passée, qu'ils aient été kartman ou non. Au bout des cinq premiers jours de stages, des petits groupes s'affrontent lors de tours chronos et ceux avec la meilleure moyenne continueront jusqu'à aller chercher leur ticket pour la finale qui se déroule sur le véritable Circuit de Magny-Cours.
Le vainqueur sera alors lancé dans le grand bain et intègrera, d'office, une écurie de F4 Française pour démarrer sa carrière. Mais d'ici là, il y a beaucoup de travail à effectuer d'autant plus que les expériences ne sont pas les mêmes pour tous. Mais Patrick l'assure, chaque pilote est traité de la même façon :
"Ici, ils sont tous sur un pied d’égalité. Lorsque j’ai disputé la finale du volant Elf, certaines choses étaient un peu bizarres. Même si Panis mérite sa victoire, on a jamais vraiment compris avec quel type de pneus, ce n’était pas clair. On voulait que ce soit tout l’inverse pour notre compétition. La voiture est la même, les réglages aussi, l’essence, et tout le monde repart avec des pneus frais lors des sessions qui comptent. On prend vraiment le temps avec ceux qui ont du retard au début."
Le pilote dispose de toutes les informations possibles sur son volant : temps au tour, température, comparatif avec le tour précédent, vitesse, tours minutes etc...
Cependant, tout ceci a un prix. Il faut tout de même débourser 13 440 € TTC pour obtenir sa place chez Feed (voiture, matériel, casque, hans, combinason, pneus, photos, vidéos, et repas compris).
"Le sport automobile reste cher, quoi que vous fassiez. Par contre, il y a cher, très cher et abusé", affirme Patrick. "On a donc cherché le meilleur compromis possible. Il fallait que ce soit abordable même si de toute façon, ça ne peut pas être ouvert à tout le monde. Donc certes, dépenser 12 000 ou 15 000 € à Feed c’est compliqué, mais on a déjà ouvert une partie de l’entonnoir."
"Et puis, il y a des parents qui poussent aussi. Il y a ceux qui pensent que leur enfant est génial, ceux qui suivent leur gamin et ceux qui se disent : bon ok on va te suivre pour ton truc et on va voir ce que ça donne. Eux aussi ont besoin d’avoir des réponses finalement."
Fini les grosses voitures, voici le nouveau moyen de transport plus économique (et un peu moins rapide) de Patrick !
La firme a même évolué au fil des années et propose maintenant des stages en hiver, hors compétition :
"On regroupe tous les stages et la finale sur 3 mois. Cela nous donne plus de marge de manœuvre pour promouvoir l’événement et rouler l’été est plus simple pour les jeunes, notamment par rapport à l’école ou aux études. Entre-temps, on a monté une structure de tests pendant l’hiver et je m’en occupe personnellement."
"On engage la nouvelle génération de voitures Mygale et le roulage se déroule sur 20 journées. N’importe qui peut y participer même si on essaye de prioriser ceux qui ont fait Feed, mais les places sont limités puisqu’on a que deux voitures par jour. Ça coute environ 6000 à 7000 € par jour, mais tout dépend un peu du programme choisi."
À l'intérieur, les coureurs sont si bien sanglés qu'ils peuvent tout juste tourner la tête pour voir dans les rétroviseurs
Cinq années marquées de hauts, mais aussi de bas
En cinq ans, Feed Racing a vu défiler des centaines de pilotes et les différents vainqueurs ont donc obtenu leur chance. Mais où en sont-ils depuis ? Et qui sont celles et ceux qui ont le plus marqué le co-fondateur de l'école de course ?
"La première année était vraiment chouette, on avait une trentaine d’élèves avec une dizaine de nationalités différentes et avec un beau vainqueur au final, en la personne de Marijn Kremers, qui était déjà champion du monde kart pour le coup. Je me souviens de Giroud aussi, qui venait de sa petite boucherie à Marseille et il s'est pourtant battu avec les meilleurs jusqu'au bout."
"Il y avait vraiment de belles histoires en 2019 et on a trouvé ça génial. Il y avait aussi Robert De Haan, très rapide, qui gagne la finale 2021 pour deux millièmes. Depuis il a gagné des courses en Porsche Supercup, c'est très bien, il a trouvé sa voie."
Oups, ce n'est pas le bon sens chef
Thibault Larue nous a aussi parlé des passages qui l'ont marqué :
"Kremers était bon mais c’était particulier, parce qu'il était trop marqué par le karting. Suite à Feed, lorsqu’il courait en monoplace et qu’il occupait la troisième place du championnat, il demandait quand même à Jacques et Patrick s’il pouvait rater la manche de Spa pour faire le championnat du monde de kart qu’il a déjà gagné, un truc de fou."
"Sinon on a Robert De Haan, excellent celui-là, qui a gagné pour deux millièmes sous la pluie. On a aussi eu Thomas Scibilia qui était un jeune kartman qui a couru contre Theo Pourchaire mais il a dû arrêter, faute de moyens. Il s’est mis au jeu Gran Turismo et c’est devenu l’un des meilleurs du monde avant de finalement rejoindre la finale à Feed. Je crois même que c’est lui qui a le record ici en 1'05''900."
"Il y a le Canadien Kevin Foster aussi, super pilote sans moyens qui venait en train ici depuis Paris. Après avoir gagné le volant, il fait 11 podiums en 18 courses dont une victoire à Nogaro en ayant signé le pole sous la pluie. Et tout ça sans avoir fait une séance d’essai depuis le début de l’année !"
Et quand on vous dit que le volant est ouvert à tous, ce n'est pas pour rigoler :
"Je me souviens d’un jeune mauricien. Sa mère appelle, il n’avait jamais rien fait, pas même du kart de location. Il arrive ici le premier jour et tourne en 1'40. Après cinq jours il roulait en 1'16 soit à six secondes de la qualification, ce qui n’est pas rien pour quelqu’un qui démarre de zéro, surtout dans une voiture qui vous pousse et qui n’est pas confortable, comme celle-là !"
De plus, à Dijon, lors de la manche F4 FFSA, on comptait dix anciens élèves de Feed sur la grille. Un vainqueur, des finalistes, des demi finalistes et même des quarts de finaliste. Le jeune Caranta y a joué le titre et a depuis rejoint la filière Red Bull.
Plusieurs filles se sont également fait remarquer, lors de leur passage chez Feed Racing, dont la Française Doriane Pin. Elle a, depuis, terminé deuxième du Championnat d'Asie du Sud-Est de Formule 4 et court en Endurance tout en ayant intégré la F1 Academy et la "Junior Team Mercedes-AMG F1 Team" !
Parfois, le temps se gâte...
Mais l'équipe de Feed Racing a aussi traversé plusieurs difficultés. Au départ, le vainqueur de la compétition était censé intégrer une équipe bien connue du championnat anglais de Formule 4, à savoir Carlin. Mais les choses ont rapidement changé :
"Quand on a commencé Feed, il n’y avait presque que des anglo-saxons qui étaient intéressés. Donc avec Jacques on s’est dit : bon, on monte un nouveau concept donc on va essayer de faire un deal intelligent avec Carlin pour avoir une sorte de continuité avec les attentes. Sur le papier tout était beau, puis est arrivé le Covid…"
C'est sérieux, la météo ne plaisante pas dans la Nièvre
Début 2020, la crise sanitaire a mis le monde en arrêt pendant plusieurs mois, ce qui a signé la fin de tous les championnats durant une période indéterminée à cet instant. C'est pourtant à ce moment précis que Jacques et Patrick ont réalisé qu'ils tenaient quelque chose :
"Kremers avait déjà commencé à tester avec Carlin mais cela ne se passait pas très bien pour tout un tas de raisons. Donc avec Jacques on a décidé d’aller voir le président de la fédération française pour essayer de le faire rouler dans le championnat local car c’est également le seul qui aide les jeunes en Europe, je voulais quelque chose de sérieux. Et c’est comme cela qu’a commencé notre relation. Ils ont fait beaucoup de progrès : leur formule est précise et minutieuse."
"Avec Jacques, nous ne sommes pas des rêveurs mais cela fait du bien de voir que d'autres gens croient encore aux vrais talents. Cependant, il nous restait d'autres problèmes à régler. Durant le Covid tout était arrêté alors qu’on avait toute notre liste d’engagés pour 2020. On leur a proposé soit de les rembourser ou de patienter encore un an. Tout le monde a souhaité attendre et depuis, le taux de participants a doublé. C’est là qu’on a compris qu’on tenait un truc."
Suite à cette période marquée par le coronavirus, la firme a également tenté de lancer ce même concept pour accéder au championnat de Nascar Européen (en parallèle de la compétition en F4) mais cela n'a pas duré (voir ci-dessus). Patrick nous a expliqué pourquoi :
"À la base, c'est un peu Jacques qui a poussé pour, mais c'est rapidement devenu compliqué. Ce n'était pas évident de bosser avec les personnes de ce milieu et la visibilité n'est pas très bonne. Un jeune va rapidement se demander quel sera son avenir là-bas. C'était un peu bancal donc on a préféré se concentrer à 100 % sur la F4."
Le lauréat 2024 sera bientôt connu
Après cette matinée bien studieuse, les pilotes s'apprêtent enfin à reprendre la piste. Mais avant toute chose, direction la salle de briefing dans laquelle Patrick et les coachs donnent leurs dernières consignes : comment bien mettre les pneus en température, gérer les écarts, les drapeaux bleus (à savoir laisser passer l'adversaire de derrière) etc...
Dans sa cabine, Patrick analyse les chronos
Il s'agit du dernier entraînement avant les quarts de finale du lendemain, lors desquels la moitié des concurrents seront invités à rentrer chez eux. L'épreuve se déroule par petits groupes de quatre, pour que chacun ait suffisamment d'espace en piste, les pilotes étant lancés à vingt secondes d'intervalle.
La qualification se joue sur sept tours chronos et seuls les trois meilleurs seront retenus pour former une moyenne. Là aussi, tout est fait pour offrir aux pilotes suffisamment de temps pour chauffer leurs gommes (tout le monde part avec son propre train neuf) et gérer le trafic. Et il en fut de même pour les deux groupes du mois d'août, qui ont suivi, et pour les prochaines épreuves qualificatives.
Nous sommes aujourd'hui à moins d'une semaine de la finale, qui va se dérouler le vendredi 27 septembre sur le célèbre tracé qui a accueilli 18 GP de F1 entre 1991 et 2008. Aaron Ferrazzano, Tommie Van Der Struijs, Malo Bolliet, Elio Saintpaul, Hugo Herrouin, Mathys Cappuccio : tous vont tenter de se faire un nom pour devenir, qui sait, le futur champion en puissance. C'est tout le malheur qu'on leur souhaite.