Škoda surfe depuis des années sur un leitmotiv, celui du toujours plus : plus d'espace, plus de praticité, plus d'habitabilité... Et tout ça pour un prix plus raisonnable que la concurrence. Si cet adage s'applique à des voitures comme l'Octavia ou encore la Superb, la Fabia se cantonnait jusqu'ici au rôle de "petite sœur" de la Polo, avec des prestations quasiment similaires à des tarifs inférieurs.
En 2021, toutes les citadines du groupe Volkswagen, hormis l'Audi A1, ont eu le droit à une petite cure de jouvence. Quand les Seat Ibiza et les Volkswagen Polo se sont restylées, la Škoda Fabia a eu le droit à une nouvelle génération, la quatrième en l'occurrence, et la firme tchèque n'est pas restée sur les acquis du précédent modèle. Encore plus grande, encore plus spacieuse, encore plus technologique et, malheureusement, beaucoup plus chère. La Fabia passe pratiquement dans une autre catégorie.

Est-ce encore une citadine ?
La Škoda Fabia repose sur une nouvelle plateforme, à savoir la MQB-A0 de la Volkswagen Polo. La voiture grandit et mesure 4,11 mètres de long, soit 11 centimètres de plus que la précédente génération, dont 9 rien qu'au niveau de l'empattement. La Fabia devient aussi plus large avec 5 centimètres de plus par rapport à l'ancienne et 1,78 mètre. Elle perd en revanche quelques millimètres en hauteur et culmine désormais à 1,46 mètre.
La Fabia est donc désormais la plus grande des citadines, avec environ 6 centimètres de plus que les Renault Clio, Peugeot 208 et Volkswagen Polo. Esthétiquement, la Fabia est plus séduisante que l'ancienne génération, avec des lignes plus modernes, sans casser les codes de la catégorie. Moins dynamique qu'une Seat Ibiza aux lignes acérées, la Fabia est aussi moins austère que la Polo, notamment avec cette teinte "Orange Phoenix" (920 euros). Cela ne se voit aussi peut-être pas, mais la Fabia est aussi la voiture la plus aérodynamique de la catégorie, avec un Cx de seulement 0,28.

Vie à bord
L'habitacle prend également un sérieux coup de jeune par rapport à la précédente génération, avec un écran tactile positionné désormais au-dessus de la planche de bord, un dessin globalement plus original, un nouveau volant emprunté à la nouvelle Škoda Octavia et l'arrivée d'un système d'instrumentation digital. Cette technologie, proposée d'emblée sur la nouvelle Polo, est disponible de série à partir de la finition haut de gamme "Style" ou à 430 euros en option pour le modèle du dessous "Ambition".
En matière de finition, bien qu'aucun plastique moussé ne soit présent, l'ensemble demeure assez qualitatif, avec un choix des matériaux plutôt bons et des assemblages très corrects donnant l'impression de résister aux affres du temps. Sur notre version d'essai "Style", on apprécie notamment le bandeau de tissu côté passager et les inserts façon aluminium ou bronze donnant un certain cachet à l'intérieur.
L'ergonomie est plutôt bonne, notamment avec cet écran central de 9,2 pouces en option (820 euros), même sur la finition "Style". De série, ce sera du 8 pouces pour les versions "Ambition" et "Style", et 6,5 pouces sur "Active". Les menus sont bien agencés et l'écran plutôt rapide, malgré quelque temps de latence constatés à certains moments, mais rien de rédhibitoire.
Škoda oblige, il y a bien évidemment plusieurs solutions "Simply Clever", à l'image du traditionnel parapluie intégré dans la portière avant droite, ou encore le grattoir à givre dans la trappe à carburant. Il y a surtout des nouveautés, comme des pochettes pour smartphones dans les aumônières au dos des sièges avant, une prise USB-C intégrée au rétroviseur central pour brancher une dashcam, ou encore un très pratique tapis de coffre réversible en caoutchouc permettant de protéger le pare-chocs arrière en cas de chargement d'un objet encombrant ou lourd.


Si la Škoda Fabia grandit, c'est bien évidemment au profit de l'habitabilité. Le coffre est immense pour une citadine et culmine à 380 litres (1190 litres une fois la banquette rabattue), soit 50 litres de plus que l'ancienne génération, qui était déjà plutôt assez généreuse à ce niveau. Voilà pourquoi, plus haut, nous vous disions que la Fabia était à mi-chemin entre une citadine et une compacte, tout simplement parce que son volume de coffre est le même qu'une Volkswagen Golf par exemple. L'espace à l'arrière est aussi très bon, notamment parce que la voiture s'est élargie de 5 centimètres, avec plus d'espace aux coudes désormais.



Au volant de la nouvelle Škoda Fabia
L'ancienne Fabia n'était déjà plus disponible en diesel. La nouvelle ne le sera pas non plus, les clients auront le choix uniquement entre des moteurs essence avec cinq niveaux de puissance. Il y a le petit trois cylindres 1,0 litre MPI atmosphérique de 65 et 80 chevaux et le trois cylindres 1,0 litre TSI de 95 et 110 chevaux. Les clients auront le choix, suivant les moteurs, entre la boîte manuelle ou bien la boîte robotisée à double embrayage DSG à sept rapports.
Notre choix s'est porté sur la version 110 chevaux avec la boîte DSG, celle qui devrait le plus séduire les clients Français après le modèle de 95 chevaux en boîte manuelle. Les dessous techniques de la citadine tchèque nous étant assez familier, notamment parce que les Seat Ibiza et autres Volkswagen Polo restylées sont passées entre nos mains récemment, nous ne nous attendions pas à de grosses surprises.

Et nous n'avons pas été surpris, avec des trains roulants quasi-similaires à ceux de la Polo. Le train avant est rigoureux et précis, les deux qualités antinomiques que sont le confort et le dynamisme sont aussi au rendez-vous, même si nous regrettons le manque d'amplitude des suspensions sur chaussées dégradées et une direction souple et précise, mais peu informative à certains moments.
Le petit trois cylindres 1,0 litre TSI en version 110 chevaux ne manque pas de punch et s'avère être un meilleur compromis que le 95 chevaux, creux sous les 2000 tr/min et pas assez expressif passé les 4500 tr/min. Le 110 chevaux offre un agrément tout à fait correct, très peu de vibrations, et son appétit est plutôt maîtrisé pour un "trois pattes" avec environ 6,1 l/100 kilomètres relevés sur un parcours mêlant routes départementales et milieu urbain. La boîte DSG se distingue toujours par sa douceur d'utilisation et un étagement des rapports optimal pour une conduite souple et coulée.
Comme vous n'êtes sûrement pas sans le savoir, les citadines modernes intègrent désormais de nombreuses technologies et aides à la conduite auparavant réservées aux segments supérieurs. La Škoda Fabia n'échappe pas à la règle, avec notamment la reconnaissance des panneaux de signalisation, l'aide aux créneaux ou encore le "Travel Assist", qui combine le régulateur de vitesse actif et le maintien dans la voie.

Les prix
Le temps où l'on achetait une Fabia pour son prix attractif semble révolu. Les tarifs de la nouvelle Fabia démarrent à 16 730 euros en finition "Active" avec le 1,0 litre MPI de 65 chevaux. Pour notre modèle d'essai avec la finition "Style" et le bloc de 110 chevaux indexé à la boîte automatique, il faudra débourser 24 370 euros. À ce prix, l'équipement est très complet avec, entre autres, la surveillance des angles morts, la climatisation automatique bi-zone, les radars de stationnement avant, la caméra de recul, ou encore les phares full LED.
Active | Ambition | Style | |
1,0 litre MPI 65 chevaux BVM 5 | 16 730 € | 18 450 € | - |
1,0 litre MPI 80 chevaux BVM 5 | 17 230 € | 18 950 € | - |
1,0 litre TSI 95 chevaux BVM 5 | - | 20 220 € | 22 720 € |
1,0 litre TSI 110 chevaux BVM 6 | - | 20 670 € | 23 170 € |
1,0 litre TSI 110 chevaux DSG 7 | - | 21 870 € | 24 370 € |
La Fabia se rapproche grandement de la Volkswagen Polo qui s'affiche, pour le même niveau d'équipements et pour la même motorisation, seulement 700 euros au-dessus de la Fabia. Effectivement, même si les différences entre la Polo et la petite tchèque ne sont pas si significatives, en dehors de quelques matériaux plus qualitatifs au sein de l'allemande, certains clients seront peut-être plus enclins à rajouter quelques centaines d'euros supplémentaires pour rouler en Volkswagen plutôt qu'en Škoda, même si la Fabia n'a plus grand-chose à envier à la Polo.
L'autre point faible de cette Fabia, en dehors de son prix élevé, c'est qu'elle ne propose aucune autre alternative à l'essence. Quand les citadines françaises commercialisent encore du diesel, les Toyota Yaris et Renault Clio possèdent des versions hybrides, tandis que les Ford Fiesta et autres Hyundai i20 bénéficient de moteurs micro-hybridés. Néanmoins, la Fabia n'est pas concernée par le malus en France, sur aucune de ses motorisations.
Le bilan de notre essai
Alors quel bilan en tirer de cette Fabia ? Qu'elle marque un sacré cap par rapport à la précédente génération, en affirmant une identité bien à elle, avec une habitabilité record digne du segment supérieur. En termes de technologies embarquées, d'équipements et de finition, il n'y a rien à redire, elle fait partie des références de la catégorie, même si elle fait payer ses prestations à des tarifs pratiquement similaires à ceux d'une Polo désormais.
Si on y met le prix, la nouvelle Škoda Fabia ne peut être qu'un bon choix, et peut même devenir la première voiture du foyer grâce à une polyvalence rare dans le segment des citadines. L'agrément de conduite est, en plus de ça, au rendez-vous, de quoi même voyager de temps en temps sans appréhension avec plusieurs passagers à bord. Effectivement, cette Fabia est plus chère que sa devancière, mais elle est aussi bien mieux.
Points positifs | Points négatifs |
---|---|
Habitabilité record pour la catégorie | Peut-on encore parler de "citadine" ? |
Agrément de conduite | Pas d'autres alternatives que l'essence |
Coffre très spacieux | Prix élevés |
Galerie: Essai Škoda Fabia (2021)
Škoda Fabia